Le Courrier de Mantes

Sans USP, « où iront les familles ? » : la direction de l’hôpital assume

- • M.B.

Dans un communiqué daté du mercredi 21 février, la direction de l’hôpital de Houdan assure que la décision de fermeture de l’unité de soins palliatifs est provisoire.

L’annonce de la fermeture de l’unité de soins palliatifs (USP), la seule du secteur public dans le départemen­t des Yvelines, a provoqué l’émoi des soignants concernés. Des proches de patients passés par le service ont aussi fait part de leur stupéfacti­on sur les réseaux sociaux.

Par voie de communiqué, la direction a tenté, mercredi 21 février, de calmer les esprits et de rassurer. « L’unité de soins palliatifs (…) suspend ses admissions de manière provisoire à compter du vendredi 23 février 2024 », est-il précisé.

Décision « prise en concertati­on »

Évoquant une décision « prise en concertati­on », la direction parle d’une fermeture anticipée qui n’a provoqué le transfert d’aucun patient dans un autre établissem­ent hospitalie­r. « Nous continuons le combat pour que l’unité puisse reprendre ses activités le plus vite possible, insiste Élisabeth Calmon, directrice des hôpitaux de Houdan, Rambouille­t et Chevreuse. Cette suspension est pour nous une situation grave et complexe. Nous n’avons pas pris la décision de gaieté de coeur. Si nous avions pu faire autrement, nous l’aurions fait. »

L’USP, « fleuron de l’établissem­ent » selon la directrice, pâtit du manque de profession­nels spécialisé­s. « Nous cherchions déjà des médecins bien avant l’été 2023 (date de départ de deux des praticiens de l’unité, l’un à la retraite et l’autre dans une structure moins contraigna­nte sans hospitalis­ation, N.D.L.R.), assure-t-elle. Beaucoup

d’énergie est déployée pour le recrutemen­t. »

Depuis un an, l’établissem­ent cherche à pourvoir les deux postes vacants dans un contexte de désertific­ation médicale. L’hôpital de Houdan a, en effet, été classé par l’Agence régionale de santé en « zone d’interventi­on prioritair­e ».

« Au niveau national, le secteur des soins palliatifs n’attire pas assez de candidats, déplore-t-elle. En Eure-etLoir aussi, il y a des postes vacants. Ces services réclament des praticiens de conviction et d’engagement. »

Seule l’équipe mobile de soins palliatifs rattachée à l’USP continuera à épauler les soignants des services hospitalie­rs ou des structures spécialisé­es dans l’intervalle. Elle sera chapeautée par le chef de l’unité mobile de Rambouille­t, détaché pour la mission.

Une éclaircie se profile toutefois : un médecin a fait part de son intérêt pour intégrer l’USP.

La directrice explique mettre tout en oeuvre pour que cette piste se concrétise.

Les autres soignants de l’USP, reclassés dans les services de l’hôpital, devront quant à eux prendre leur mal en patience. « Je comprends qu’il y a des risques de départs, que certains ne pourront pas attendre, déplore Élisabeth Calmon. Mais on ne peut pas faire fonctionne­r l’USP sans médecin. »

❝ Nous continuons le combat pour que l’unité puisse reprendre ses activités le plus vite possible » ÉLISABETH CALMON Directrice des hôpitaux de Houdan, Rambouille­t et Chevreuse

« Beaucoup d’énergie » investie

Les soignants de l’USP reclassés

Chagriné par la situation, le fondateur de l’USP, Claude Grange, alerte une fois encore (lire ci-contre) : « On ne les retient pas alors que ce sont des profession­nels venus spécialeme­nt pour travailler dans cette unité, insiste celui qui a formé les infirmiers et aidessoign­ants de l’USP. Il y a une volatilité dans ces postes en raison du manque de candidats. Ces soignants prennent en charge les situations les plus complexes de la fin de vie. S’ils s’en vont, où iront les familles ? »

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