Bachat-Bouloud, « le village olympique »
Mantes-la-Jolie n’a jamais accueilli d’épreuves olympiques sur son bassin d’aviron. Il faut se projeter à 660 km du Mantois pour retrouver les traces d’une contribution singulière de la cité des Yvelines à la grande fête olympique. Nous sommes à Chamrousse, en Isère.
La municipalité de Mantes-laJolie y a possédé entre le début des années 1960 et 2001 un village de vacances à BachatBouloud. Ses chalets ont été réquisitionnés en 1968 pour accueillir des skieurs lors des JO d’hiver de Grenoble.
Mantes et une dizaine de collectivités locales avaient construit un ensemble de chalets dans le cadre d’un syndicat intercommunal. À l’issue du chantier, les lots avaient été attribués par tirage au sort. Mantes a disposé d’un chalet-centre et de trois chalets classes-dortoirs à partir de 1964.
Le village de vacances était ouvert huit mois sur douze et 130 enfants pouvaient être accueillis simultanément. Des milliers de jeunes Mantais en bénéficièrent à une époque où les sports d’hiver se démocratisaient. Un cinquième chalet fut acquis en 1972. Classes de neige, classes nature, stages de ski, centre de vacances d’été… Environ 10 000 jeunes passèrent à Bachat-Bouloud. Le personnel communal et leurs familles bénéficiaient également de créneaux réservés.
« Bachat » fut longtemps dirigé par une directrice bienveillante et à poigne : Reine Olivero. Elle apportait un soin particulier à la qualité des repas et à l’équilibre nutritionnel des jeunes vacanciers.
Chamrousse avait été choisie pour accueillir la totalité des épreuves de ski alpin (six en tout) des JO de Grenoble. La station sera le théâtre du triomphe de Jean-Claude Killy, couronné de trois médailles d’or, et de bien d’autres sourires côté français, avec Marielle Goitschel, Guy Périllat, Isabelle Mir et Annie Famose.
La Ville de Mantes était parvenue à garder pendant les compétitions quelques chambres dans ses chalets, les réservant à des directeurs d’écoles, des élus ou encore des responsables sportifs, venus en famille. Ils purent se mesurer avec les skieurs… au baby-foot !
L’aventure de Mantes à Bachat-Bouloud s’arrêta en 2001. En cause : la diversification des loisirs, les coûts de plus en plus importants de ces voyages à la montagne, le raccourcissement des séjours et une désaffection pour les colonies de vacances. Dans la tête de milliers de jeunes Mantais, le village isérois restera à jamais comme celui de la découverte de la montagne en hiver et en été.
JO d’hiver de Grenoble
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