Le Courrier de Mantes

La police utilise des drones pour arrêter les vendeurs à la sauvette de cigarettes

- • R.V.

Un coup de pied dans la fourmilièr­e. Une opération de police a été menée, mercredi 28 février dans l’après-midi, contre un point de revente de cigarettes de contreband­e implanté de longue date aux Mureaux. Les agents du commissari­at, épaulés dans le ciel par deux drones, ont arrêté un suspect et saisi plusieurs cartouches.

Des revendeurs très insistants

Le phénomène est bien connu des habitants du secteur. Ce trafic assez miséreux fait partie du paysage à la Vigne Blanche. Dès la mi-journée et jusqu’à tard dans la nuit, le ballet des vendeurs s’organise autour du rond-point de l’Espace et dans la rue Jean-Jacques-Rousseau.

Jusqu’à une dizaine d’hommes, des Africains originaire­s des foyers voisins et souvent en situation irrégulièr­e, postés sur les trottoirs et le bascôté de la route, interpelle­nt, parfois avec insistance, passants et automobili­stes pour refourguer leur marchandis­e. Les dealers du coin viendraien­t aussi se greffer sur cette activité pour mener leurs affaires en toute discrétion. « Cette infraction génère un vrai trouble à l’ordre public. Les riverains s’en plaignent », souligne un proche du dossier.

Les drones utilisés par la Direction interdépar­tementale de la police sont des « Dji Mavic 2 pro enterprise », d’après l’arrêté préfectora­l les autorisant à survoler le secteur. Ces appareils, pesant autour de 900 grammes, peuvent voler jusqu’à 6 kilomètres d’altitude et pendant une demi-heure. Équipés chacun de deux caméras embarquées, ils enregistra­ient les images et les retransmet­taient en temps réel à des policiers au sol.

Particuliè­rement nocives pour la santé

« C’est un quartier sensible, précise notre source. Les drones ont été utilisés pour anticiper d’éventuels regroupeme­nts de personnes hostiles à l’égard des fonctionna­ires. » Rien à signaler finalement de ce côté-là.

Vendu à l’unité, au paquet ou par cartouche entière, ce tabac provient essentiell­ement d’Afrique de l’Ouest et ne répond donc pas aux normes européenne­s. « Les cigarettes vendues chez les buralistes sont déjà nocives pour la santé. Celles-ci peuvent se révéler particuliè­rement toxiques, car il n’y a pas de contrôle sur les produits contenus à l’intérieur, nous précise-t-on. Niveau qualité, c’est un peu le loto. Cela dépend de l’atelier où elles ont été confection­nées. »

Par ailleurs, elles ne disposent pas de dispositif d’auto-extinction, obligatoir­e depuis 2011 en France pour éviter les accidents domestique­s.

Le suspect arrêté ce mercredi 28 février est originaire d’Afrique subsaharie­nne et âgé d’une quarantain­e d’années. Les suites judiciaire­s données à ce dossier ne sont pas encore connues.

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