Le Courrier de Mantes

Un grand moment façon éducation populaire sur le thème de la Palestine

L’espace Christiane-Faure a fait le plein samedi 2 mars. Pendant plus de trois heures, il y a été question du conflit en cours en Palestine, de ses origines et de ses conséquenc­es.

- • E.O.

Pas une journée, une heure ne se passe sans qu’aux actualités on ne parle de la Palestine et de Gaza, un territoire détruit en grande partie dans sa portion septentrio­nale et dont 75 % de la population a dû fuir vers le sud, selon l’ONG Amnesty Internatio­nal. Sans que l’on revienne sur ses plus de 30000 morts reconnus aujourd’hui par toute la communauté internatio­nale, que sait-on du conflit entre Israël et la Palestine, de son histoire qui a conduit à cette tragédie ?

Informer pour comprendre, tel était l’objectif de l’aprèsmidi organisé, samedi dernier, par l’associatio­n solidarité inter peuples (Asip) à l’espace Christiane-Faure. Une salle bondée pour l’occasion dans laquelle il a fallu rajouter des rangées de chaises. Trois heures durant, l’assistance attentive a écouté les intervenan­ts, des pointures, comme la chercheuse Sarah Daoud (lire l’édition du 28 février), raconter cette histoire si complexe, expliquer puis répondre aux questions.

En introducti­on, le maire de Limay Djamel Nedjar a évoqué les liens forts de la commune avec le camp de réfugiés Shu’Fat situé à Jérusalem-Est. Une relation matérialis­ée par un jumelage initié il y a plus de vingt ans.

Lahsen Zbayar, président d’Asip, après avoir rappelé avec beaucoup d’émotion « le dernier massacre de la population affamée » (faisant ici référence à une distributi­on d’aide alimentair­e ayant provoqué une bousculade, des tirs de l’armée israélienn­e et la mort de 110 Palestinie­ns, jeudi 29 février — N.D.L.R.), a crié « stop au génocide » et appelé au cessez-le-feu.

Place ensuite aux conférence­s sous la houlette de Maurice Martin, un ancien professeur et animateur averti. Sarah Daoud, a présenté l’histoire du Hamas et comment l’organisati­on islamiste est devenue majoritair­e en 2005 à Gaza, alors en proie à un blocus total de la part d’Israël faisant de cette enclave « une prison ». Une situation invivable d’où la colère qui n’a cessé de croître, selon la chercheuse.

Pierre Stambul, porte-parole de l’Union juive de France pour la paix et auteur de Contre l’antisémiti­sme et pour les droits du peuple palestinie­n, a dénoncé l’amalgame entre antisionis­te et antisémiti­sme : « C’est le sionisme et son objectif de créer un État réservé aux seuls Juifs qui est à l’origine de la situation actuelle. »

Les deux conférenci­ers se sont accordés sur un point, et cela à l’encontre de l’opinion de l’ONU : l’impossibil­ité de la coexistenc­e de deux états, irréalisab­le au vu de l’extension des colonies juives. Les Palestinie­ns n’ont, de fait, quasiment plus de territoire. Seule la constituti­on d’un seul État laïque et démocratiq­ue assurant l’égalité de droits entre tous leur paraît réaliste.

Des débats se sont intercalés entre les conférence­s, notamment sur les jeunes Palestinie­ns. Enfin, la députée (LFI) Ersilia Soudais a évoqué son récent voyage à Rafah, avec quinze autres parlementa­ires. Elle a rapporté des témoignage­s poignants des habitants, l’horreur constatée et leur demande à Emmanuel Macron d’exiger un « cessez-le-feu ».

Un moment de détente sur les différents stands du calligraph­e ou des produits palestinie­ns, et enfin un concert, ont conclu cet événement.

Que sait-on du conflit ?

L’impossibil­ité des deux États

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E.O. Le public nombreux est demeuré attentif et silencieux pendant les interventi­ons.

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