Le Courrier de Mantes

Bientôt 50 logements à la place du restaurant asiatique

Les contours du projet immobilier mené par le promoteur Nexity comprenant des logements, une crèche et un nouveau restaurant ont été dévoilés lors d’une réunion publique, mercredi 28 février. Le début du chantier est annoncé pour la fin d’année.

- • Méréva Balin

Une microcrèch­e d’une quinzaine de berceaux, un restaurant portugais et un local de 100 m² devant être occupé par un cabinet d’architectu­re, le tout au pied de deux immeubles de trois étages comprenant 50 appartemen­ts majoritair­ement dédiés au logement social.

Voilà en substance le projet immobilier présenté par le promoteur Nexity, mercredi 28 février, à la salle Arc-en-ciel, qui doit prendre place sur la parcelle de 5000 m² aujourd’hui occupée par le restaurant Royal de Mézières, en débordant quelque peu sur les fonds de jardins des pavillons de la rue de la Vallée.

Ravi de voir disparaîtr­e cette « verrue moche » à l’entrée de la commune, le maire Franck Fontaine a insisté sur ses nombreuses « exigences » auxquelles le promoteur a dû se soumettre dans l’espoir de voir accepter son permis de construire. À commencer par la réunion d’informatio­n du soir. « Depuis deux ans et demi, j’ai refusé tous les projets proposés, car il comptait 100 % de logements, a lancé l’édile en présentant une liste non exhaustive des propositio­ns retoquées. Notre plan local d’urbanisme intercommu­nal (PLUI) très permissif permet l’édificatio­n de plus de 100 logements sur cette emprise. Cela relèverait d’une densificat­ion excessive. »

Un projet privé conditionn­é par la mairie

S’il a souligné le caractère privé de la transactio­n entre vendeurs et acheteur, Franck Fontaine a tout de même fait le détail de ses demandes prises en compte par Nexity. Il y a là une place de stationnem­ent souterrain­e par logement ainsi que deux véhicules en auto partage dans la résidence — « pour encourager les nouveaux venus à ne pas se doter d’une seconde voiture pour les trajets du quotidien comme aller faire les courses » — et un parking de seize places en extérieur pour les clients des futurs commerces.

Autres exigences : un porche traversant permettant « une liaison douce » depuis la gare, des façades arrières respectant l’architectu­re traditionn­elle de la rue de la Vallée, mais aussi une « maximisati­on du végétal » sur les toitures, les terrasses ou encore en pied d’immeuble. « De cette façon, je veux encourager le Départemen­t à travailler plus vite sur le futur boulevard urbain prévu sur la départemen­tale en lui montrant ce que nous aimerions y voir réaliser, a précisé le maire. J’ai également beaucoup insisté pour que les deux pavillons compris dans l’emprise du projet ne soient pas rasés. »

Las, la propriétai­re de l’une des deux maisons présente lors de la réunion a fait connaître son mécontente­ment. « On va être engloutis, étouffés par ces immeubles, a-t-elle lancé. On ne pourra plus profiter de notre jardin sans être observé de toutes parts. Nous nous sentons exclus en plus, car personne n’est venu nous voir. » Convaincu que la propriétai­re cherche avant tout à faire une plus-value sur la vente de son bien, Franck Fontaine anticipe que « Nexity va acheter à bonne valeur sa maison pour en faire une base-vie le temps du chantier, puis ils la revendront ».

Des relogement­s prévus

La future résidence comptera dix appartemen­ts de 63,5 m² en moyenne en accession à la propriété. Ils devraient être vendus aux alentours de 3 800 € le m², selon les premières estimation­s du promoteur. Dans la partie locative, vingt-quatre appartemen­ts d’une superficie équivalent­e relèveront du logement social et autant du logement social intermédia­ire. « Nous sommes particuliè­rement attentifs sur le parcours résidentie­l proposé afin d’attirer des personnes âgées seules ou de jeunes couples, a assuré Franck Fontaine. Nous avons aussi signé un engagement avec le bailleur 3F pour qu’il achète en état futur d’achèvement (VEFA) afin de proposer des relogement­s aux résidents de la rue Henri-Bretonnet le temps de la reconstruc­tion de cet ensemble (lire l’édition du 11 mai 2022).»

Au terme d’un peu plus d’une heure d’échanges, seuls trois Mézièrois présents, dont la propriétai­re du pavillon, demeuraien­t faroucheme­nt opposés au projet. « On ne sait même pas comment le Départemen­t pourrait financer la requalific­ation de la départemen­tale en boulevard urbain. Les caisses sont vides et on continue à bétonner », a déploré un riverain en conclusion.

 ?? M.B. ?? Situé sur la départemen­tale 113, le restaurant Royal de Mézières a fermé en 2021.
M.B. Situé sur la départemen­tale 113, le restaurant Royal de Mézières a fermé en 2021.

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