Ethel de Sousa, elle ne s’est pas plantée !
« Les humains sont rapides, les plantes, elles, sont lentes. Eux sont mobiles, elles immobiles. Eux, consomment, elles produisent. » C’est dire si dans la Nature, leurs natures les opposent ! Pourtant dans « Cohabitation » qu’elle a écrit et qu’elle interprète, Ethel De Sousa a drôlement bien montré le contraire, l’autre dimanche à la ferme-chapiteau d’Étincelle Bouillasse. Et convaincu le public que « même si elles n’ont pas de cerveau, les plantes nous roulent dans le farine » : le duo qu’elle forme avec le yucca, Valentin Hector, son colocataire pendant le confinement, est désopilant. Et instructif : un ovni d’écologie joyeuse, une rareté qui mérite qu’on lui jette des fleurs.
Les Abrités, nouvelle compagnie
Car cette création, — «du vécu !» commente la comédienne — est bien imbibée de terreau livresque, auteurs de référence signalés en fin de représentation. Les trouvailles s’enchaînent dont la plus réussie est le yucca lui-même, au masque, accoutrement, lente chorégraphie qui illustrent la place de plus en plus grande qu’il va prendre dans le petit appartement.
Cette fantastique» Cohabitation» est la dernière création d’une jeune compagnie théâtrale, basée à Bonnières, Les Abrités : «On propose des ateliers-théâtre au centre Louis-Jouvet les mercredis de 14 h à 16 h pour les plus petits, 8-11 ans. De 16 h 30 à 18 h 30 aux 12-18 ans et les lundis soirs de 19 h 30 à 21 h 30 aux adultes. On intervient aussi dans les écoles et les Ehpad», confie Ethel de Sousa, la meneuse de troupe.
Cette trentenaire, ancienne élève du lycée Saint-Exupery où elle a commencé le théâtre en seconde, a déjà une solide et diverse expérience : commedia dell’arte, théâtre d’objets, cette touche-à-tout a « une imagination et un talent incroyables » s’est extasiée son ancienne prof de lettres et de théâtre du lycée venue l’applaudir. Un enthousiasme partagé par un public qu’il a été difficile de tous caser sur les gradins. Cohabitation sera rejouée en mai à Paris.