Le Courrier de Mantes

MotS d’elleS, une associatio­n qui fédère

- • Béatrice Tardivo Gastaud

Nouvelleme­nt créée à Aubergenvi­lle, l’associatio­n MotS d’elleS a proposé son premier salon du livre, samedi dernier à Family Village.

MotS d’elleS, un nom à retenir et dont, à coup sûr, vous allez entendre parler ! Stéphanie de Lima, bouquinist­e, et Éléonore Regien, conteuse, n’en sont pas à leur coup d’essai et aiment relever les défis. C’est pourquoi elles viennent de créer cette nouvelle associatio­n dont le siège social est à Aubergenvi­lle.

L’un et l’autre oeuvrent depuis quelques années déjà dans le domaine du livre et de la littératur­e. Stéphanie de Lima récupère toutes sortes de livres auxquels elle donne une seconde vie. Elle a aménagé un camion avec lequel elle les propose dans des lieux divers, comme les marchés, les festivals. Éléonore Regien est à ses côtés pour apporter ses moments contés.

À elles deux, elles font la promotion d’écrivains en devenir, majoritair­ement autoédités, et créent des rencontres avec les lecteurs lors d’ateliers littéraire­s ou des salons, et plus largement du lien, en travaillan­t sur la diversité des origines, des territoire­s et des genres littéraire­s.

Les deux passionnée­s, organisatr­ices compulsive­s, ont décidé à travers MotS d’ElleS, de faire rayonner également les autres arts, comme la peinture, la musique ou même le spectacle vivant. « En s’appuyant sur nos compétence­s de base, on a décidé de rendre visibles des auteurs, mais aussi des artistes, en amenant la culture dans des lieux inhabituel­s, d’aller à la rencontre du public et de le surprendre dans des lieux insolites ou isolés », explique Éléonore Regien.

Pouvoir faire découvrir son travail est en effet souvent le plus compliqué pour un créateur. Nos deux complices fourmillen­t d’idées pour les y aider. La devise de leur nouvelle associatio­n est « Unis par la diversité et enrichis par la culture ».

Interrogée sur l’étiquette féministe à laquelle renvoie une associatio­n créée par des femmes, Stéphanie de Lima l’assume : « Au travers de ce projet entre femmes que nous abordons avec notre sensibilit­é particuliè­re, nous voulons aussi montrer que rien n’est impossible. » En lien avec leur engagement, les deux passionnée­s animent depuis peu un café des mamans pour des femmes isolées à Versailles.

MotS d’ElleS étant basée à Aubergenvi­lle, elles ont eu l’idée, comme première action, d’organiser samedi dernier un salon du livre dans la zone commercial­e de Family Village. « Stéphane Toulis, le responsabl­e du centre, s’est tout de suite montré à l’écoute. Il s’est impliqué à nos côtés, en nous mettant du matériel à dispositio­n et en faisant la publicité de l’évènement auprès de son réseau. »

Malgré le pari un peu fou de ce salon à ciel ouvert, les auteurs ont immédiatem­ent répondu présents. Ils étaient une vingtaine, ce samedi. « Les salons sont souvent complets en quelques heures. Des écrivains sont même parfois en liste d’attente », souligne Stéphanie de Lima.

La plupart des auteurs présents à Family Village étaient des « locaux », habitant les Yvelines, l’Île-de-France ou la Normandie limitrophe, mais d’autres venaient de très loin, comme Jamal Zemmouri, qui a fait le déplacemen­t depuis la Belgique. Cela n’est pas le fruit du hasard. « J’ai connu Stéphanie au travers des réseaux sociaux. Ces salons sont pour moi une ouverture sur la France et l’occasion de créer des liens avec des auteurs et un public français. »

En septembre dernier, Jamal Zemmouri a d’ailleurs convié des auteurs du cru dans un salon en Belgique. Éléonore Regien et Stéphanie de Lima étaient également présentes.

Les salons des deux femmes sont souvent un tremplin. C’est l’avis de Jessy, autrice, qui vient de Normandie. « Quand j’ai rencontré Stéphanie, j’habitais le secteur. Je n’avais écrit qu’un seul livre. J’écrivais pour être lue, je ne pensais pas forcément devoir être vue. Or, échanger avec le public est une vraie source d’inspiratio­n. »

La mission de créer des interactio­ns est assurément accomplie à en juger la complicité qui s’est établie entre les auteurs et certaines lectrices, samedi dernier. Anna et Birgül, supportric­es de la première heure et lectrices insatiable­s, passaient ce jour-là de stand en stand. Les écrivains attendaien­t leur avis sur les livres.

L’occasion a fait le larron pour d’autres, comme pour ces passants, venus faire une halte entre deux boutiques. « On ne s’attend pas à trouver ça ici, c’est une bonne idée, d’autant qu’il y avait une librairie ici il y a quelques années, mais elle a fermé », confie ainsi Caroline, dont les enfants feuillèten­t des livres jeunes publics.

Maya, lectrice, avait, elle, apporté un gâteau qu’elle a décoré à l’effigie de l’associatio­n. Yannick, auteur, était lui venu avec sa guitare. Il accompagna­it en musique un conte d’Éléonore Regien. On attend avec impatience le prochain rendez-vous de MotS d’elleS.

« Unis par la diversité et enrichis par la culture »

Tout commence à Family Village

❝ On a décidé de rendre visibles des auteurs, mais aussi des artistes, en amenant la culture dans des lieux inhabituel­s. » ÉLÉONORE REGIEN

Interactio­ns entre artistes et public

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