Plusieurs lycées menacés d’un attentat à l’explosif
Plusieurs lycées des Yvelines ont fait l’objet, le mercredi 20 mars au soir, d’une série de menaces d’attaques terroristes. Selon nos informations, les principaux établissements concernés sont dans le secteur de Poissy, de Porcheville, de Rambouillet et de Mantes-la-Jolie comme le lycée Rostand. Des établissements des Hauts-de-Seine et du Val-d’Oise sont également concernés. Près d’une quarantaine de lycées ont été touchés.
Une vidéo pour tuer les mécréants
D’après les informations recueillies par 78actu, le logiciel de messagerie ENT (Espace numérique de travail) a été victime d’un piratage. Le parquet de Versailles a confirmé : « Deux plaintes ont été formalisées, celle d’un professeur et celle d’un jeune. Leurs boîtes ont servi à envoyer des messages en série vers d’autres comptes. »
Ce mail, que la rédaction a en sa possession et qui a circulé sur les réseaux sociaux, annonçait une explosion, jeudi 21 mars, de « l’établissement tout entier vers 11 h/15 h » à grand renfort de C4. Il promettait « la décapitation » et des corps jetés en pâture à des chiens. Il formulait également un appel « aux acolytes » qui le souhaitent à rejoindre cette action. Une pièce jointe contenant une vidéo proposait d’apprendre « comment tuer facilement tous ces mécréants. » Les images seraient plutôt anciennes. Elles dateraient de 2014 ou 2015.
Une enquête a été ouverte alors que les plaintes commencent à s’accumuler dans les commissariats. À titre d’exemple, le principal du lycée Rostand de Mantes-la-Jolie l’a fait, précisant avoir reçu le message mercredi à 19 h 50 et avoir avisé la direction académique.
Les parents s’interrogent
« Ma fille est complètement déboussolée. Je reste perplexe, car pour faire sauter les verrous de sécurité de cette plateforme, il faut être un hacker professionnel », témoigne un parent d’élèves de ce même lycée, sans pour autant prendre la menace au sérieux. « Pour moi soit c’est la fachosphère extrême droite pour stigmatiser l’islam ou des hackers qui ne se rendent pas compte de la portée de leur message. »
Un avis qu’un autre parent ne partage pas : « Quelle angoisse, je ne mettrais pas mes enfants tant que je n’ai pas de nouvelles des autorités. Mieux vaut être trop prévoyant que l’inverse. »
La sérialité des envois laisse plutôt penser à une volonté de nuire par le piratage informatique. Pour autant, le rappel des troupes a été sonné dans les rangs des renseignements territoriaux ainsi que du contreterrorisme.
« Nous prenons cette situation avec sérieux, prudence et recul, a souligné une source judiciaire. L’an dernier, une alerte similaire avait déjà eu lieu dans les Yvelines. Sans que rien ne se passe, fort heureusement. »
Contactée le mercredi 20 mars, la préfecture des Yvelines a confirmé que des patrouilles de police ont été rapidement déployées aux abords des établissements concernés.
Dans un communiqué de presse, la Région Ile-de-France a indiqué avoir déposé plainte au cyber parquet de Paris : « Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France, dénonce des faits d’une extrême gravité, qui appellent des sanctions exemplaires pour les auteurs de ces infractions. »