Les nappes phréatiques ont-elles profité d’un mois de février très pluvieux?
Quel est l’état des nappes phréatiques dans les Yvelines, à la sortie de l’hiver et après des semaines de pluie ? On fait le point sur la ressource en eau.
Mais où est passé le soleil dans les Yvelines? Depuis des semaines, le ciel pleure sur le département. L’hiver traîne des pieds pour s’en aller. Et la tendance n’est pas à l’amélioration.
Le mois de février 2024 a particulièrement été pluvieux. Rambouillet a enregistré un cumul de 78,8 mm. Le secteur de Mantes-la-Jolie n’a pas été en reste avec 73,8 mm. Idem dans le secteur de ConflansSainte-Honorine ou de Versailles et Trappes où l’indice de pluviométrie navigue entre 70 et 87 mm.
La Région parisienne n’a connu que 38,1 heures d’ensoleillement avec des précipitations nourries pour un hiver que tout le monde s’accorde à gratifier de troisième plus chaud mesuré en France.
Toute cette eau a-t-elle permis de recharger les nappes phréatiques qui nourrissent le département? La question se pose alors qu’en octobre dernier, le préfet avait prolongé son arrêté de sécheresse jusqu’au 31 décembre 2023. Avec des restrictions d’usage de l’eau, il avait maintenu la zone centre des Yvelines en situation de crise et les autres en situation de vigilance.
La nappe de la Beauce en meilleure santé
Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), chargé de gérer les ressources et les risques du sol et du sous-sol, dresse une situation nettement plus favorable entre février 2023 et février 2024. L’an dernier, le département entier était en jaune, signifiant un niveau modérément bas. Cette année, il se partage avec le vert pour un niveau autour de la moyenne.
Globalement, le BRGM estime que la recharge des nappes a été très active en octobre et novembre 2023, avec un ralentissement en décembre puis en janvier.
La nappe de la Beauce, qui s’étend sous neuf départements dont les Yvelines, reste en dessous de son seuil d’alerte. Depuis octobre 2023, elle s’éloigne à grands pas de son seuil de crise comme le montrent les indicateurs diffusés par la Direction régionale de l’environnement du Centre-Val de Loire.
Dans son dernier rapport, la DRIEAT (Direction régionale et interdépartementale de l’environnement, de l’aménagement et des transports) dresse un portrait encore plus précis de la situation hydrologique. En commençant par un constat.
Et de poursuivre : « Dans le secteur du Mantois, les niveaux de la nappe à Bréval et Mareil-le-Guyon demeurent en dessous des normales. À Perdreauville, les niveaux étaient encore stables jusqu’à la mi-janvier. Depuis, le niveau a augmenté de 10 cm et la tendance est en hausse. Les niveaux sont comparables à l’année 2014. »
Quid de la sécheresse estivale ?
Tout cela annonce-t-il un été sans sécheresse ? Ou du moins réduite? Tout dépendra des prochains mois. Météo France envisage que mars, avril et mai seront plus chauds que la normale, sans s’engager sur des probabilités de précipitations.
En ce qui concerne les cours d’eau, l’état est majoritairement supérieur aux normales saisonnières. « À titre de comparaison, en février, les débits mensuels des rivières principales et des petits affluents, sauf l’Essonne, sont, en moyenne, plus de trois fois supérieurs à ceux de février 2023 », précise la DRIEAT.
Le tout fait dire au BRGM que «la recharge hivernale permet d’espérer des niveaux satisfaisants en sortie d’hiver pour une grande partie du territoire ». En sachant que toute recharge d’une nappe prend du temps. Celui qui, naturellement, permet à l’eau de pluie de s’infiltrer dans le sol et de la rejoindre pour compenser la vidange naturelle vers les cours d’eau, la mer ou les sources.
❝ « Le mois de février se classe au deuxième rang des mois de février les plus chauds, juste derrière février 1990. La recharge des nappes d’Île-de-France se poursuit. Seule la partie centrale de la nappe de la Beauce, au sud de l’Essonne et des Yvelines, présente des niveaux stables voire en baisse. » LA DRIEAT