Le Courrier de Mantes

Sur les traces de nos arbres remarquabl­es

- • Claude Lesénécal et François Descamps ■ www.lesamisdum­antois. com

Les arbres sont les témoins vivants de l’Histoire et du paysage. Par leur âge, leur histoire, leur taille, leur valeur écologique, ils constituen­t notre patrimoine naturel. Hélas, au fil du temps, des tempêtes, des maladies et de l’urbanisati­on, les arbres remarquabl­es du Mantois ne seront bientôt plus qu’un souvenir. L’historien Paul Roche dressait déjà ce constat en 1966.

Les rares survivants visibles sont le marronnier de la brasserie Gabrielle-d’Estrées, près du pont de Mantes-la-Jolie, avec ses sept rejets d’un même tronc, le cèdre situé à proximité de la porte Chant-à-l’oie, les arbres du centre Hélène-Touvay, rue Porte-aux-saints, l’amandier de la rue de la Paix, à Limay (3,15 m de circonfére­nce) ou encore le cèdre de l’Himalaya. On citera aussi les nombreux peupliers de l’île-aux-Dames.

Le séquoia de l’école Lumière, le peuplier « arbre de la liberté », planté en 1793 près de l’ancienne mairie, figure, lui, dans les rangs des chers disparus. Comme d’ailleurs les nombreux arbres du square Brieussel-Bourgeois, du parc du château, du jardin du GrandCerf et du parc de la vallée, à Mantes-la-Ville (frênes, tilleuls, poiriers, platanes, chênes, érables, marronnier­s, hêtres, cèdres, pins, cyprès, saules, peupliers, bouleaux, noyers…).

Le cèdre du Liban longtemps posé dans le square du château, à Mantes-la-Jolie, ne s’offre également plus aux regards.

Offert en 1804 par le pape Pie VII à Napoléon, il avait été labellisé « arbre remarquabl­e » en 2000.

Le parc du château de Sully, à Rosny-sur-Seine, est la plus grande réserve actuelle d’arbres anciens du territoire. Ormes et mûriers plantés par Sully, tilleuls mis en terre au XVIIIe siècle, et acacias plantés par Olivier de Serre sont quelques-uns des spécimens.

Mais là aussi, le temps et les tempêtes ont fait des ravages. Le cèdre de Malesherbe­s devant le château (9 m de circonfére­nce), le robinier d’Olivier de Serre planté en 1603 (5 m de circonfére­nce), et le platane d’Orient planté en 1784 (40 m de haut, 9 m de circonfére­nce), classé aux Monuments historique­s en 1932, ont disparu.

Le grand seigneur, mourant lui aussi, demeure le chêne Mademoisel­le. Il se trouve dans le bois des Beurons, au-dessus de Rosny, mais sur le territoire de la commune de Perdreauvi­lle. Le vénérable (15,50 m de haut, 4,20 m de circonfére­nce, 35 m de diamètre pour le houppier) a été planté en 1590 pour commémorer la rencontre entre Henri IV et Sully, gravement blessé après la bataille d’Ivry.

Des milliers d’arbres ont été plantés dans le Mantois ces dernières années. Espérons qu’ils mériteront la prédiction que le roi Henri IV fit devant les ormes plantés par Sully : « Ah, mon ami, quels beaux ombrages vous aurez-là dans 200 ans. »

Victimes du temps, des maladies et de l’urbanisati­on

Les trésors de la forêt de Rosny

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