Le Courrier de Mantes

La rue Émile-Zola

- Gérard Le Coustumer

MANTES-LA-JOLIE

On ne présente plus Émile

Zola. Cette rue de Mantes-laJolie a pris le nom du célèbre écrivain quelque temps après son décès brutal et inattendu en 1902 à l’âge de 61 ans.

Zola, qui habitait à Médan, est venu souvent à Mantes. Il y a immortalis­é ses passages à travers plusieurs photograph­ies, l’une des grandes passions de la fin de sa vie : la façade de la collégiale, la rue Chanzy, la rue

Nationale, l’ancienne place du

Marché en face de l’hôtellerie du Grand-Cerf…

Sa rencontre avec Félix Tournachon, alias Nadar, a été l’un des déclencheu­rs de cette nouvelle passion pour l’objectif. Il avait déjà 54 ans. La réputation de Zola comme photograph­e atteindra son sommet lors de l’exposition universell­e de 1900. Il réalise alors un superbe reportage durant ces sept mois. Il possédera jusqu’à dix appareils photograph­iques.

L’emplacemen­t d’un immeuble novateur

La rue qui porte le nom de l’auteur et journalist­e a épousé la vie locale. En 1934, quatre années après le rapprochem­ent administra­tif entre Mantes-la-Jolie et Mantes-Gassicourt, un immeuble très novateur est construit sur un terrain appartenan­t au Chemin de fer de l’époque. Il s’impose encore de nos jours au carrefour de la rue Zola et de l’avenue du Maréchal-Juin (alors avenue Jean Jaurès). L’Office départemen­tal public de HBM (habitation à bon marché) a commandé ce projet.

Les deux architecte­s, Raymond Marabout et Julien Hirsch, vont diriger la réalisatio­n (une plaque à l’angle de l’immeuble rappelle les noms de ces deux bâtisseurs). Cette idée de viser une clientèle ouvrière dans le domaine des logements avait été initiée à la fin du XIXe siècle par une nouvelle banque : la Caisse d’Épargne et de Prévoyance de l’arrondisse­ment de Mantes.

L’immeuble de 65 logements est original pour l’époque. Il y a là des bow-windows, des fenêtres à encorbelle­ment, mais également des bains-douches publics aux pieds de l’immeuble. La salle de bain n’était pas encore démocratis­ée dans tous les esprits dans les années 1930. On trouve également un grand local dans la cour intérieure. Il abritait la buanderie et de grands éviers communs.

Durant l’entre-deux-guerres, des maisons ouvrières pour les cheminots avaient déjà construit dans la rue Zola. Un projet financé par l’administra­tion des Chemins de fer de l’État. Le chantier a commencé en 1928. En peu de temps, 12 pavillons jumelés, avec des petits jardins, sortent de terre. Ils existent toujours aujourd’hui.

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