Le Courrier de Mantes

Ces deux « délocalisa­tions » qui ne passent pas

Deux sujets ont donné lieu à des débats tendus lors du dernier conseil municipal, lundi 18 mars : le transfert des élèves de l’école maternelle Jeanne-Couvry vers l’école du Parc à la rentrée 2025 et la vente du centre ados, situé en bord de Seine.

- • Méréva Balin

« Je tiens à saluer le public présent ce soir, c’est très rare, a lancé le maire Yann Perron en ouvrant la séance du conseil municipal du lundi 18 mars. En quatre ans, c’est la première fois que l’on peut se féliciter d’avoir dû ajouter des chaises. »

Face aux élus, une vingtaine de parents d’élèves ont pris place. Ils sont venus demander des comptes, tracts à la main, après l’annonce de la « délocalisa­tion » des quatre classes de l’école maternelle JeanneCouv­ry vers celle du Parc pour la rentrée 2025.

« Nous avons appris lors du dernier conseil d’école (jeudi 14 mars) que le projet d’extension était arrêté et ce transfert vers le haut de Gargenvill­e acquis, explique Astrid Chapelé, secrétaire de l’associatio­n des parents d’élèves APAJEC. L’extension était pourtant encore à l’ordre du jour en novembre dernier, nous ne comprenons pas. »

Les deux préfabriqu­és, présents dans la cour de l’école Couvry, doivent être transférés vers l’école Corneille, au centre-ville, où une classe ouvrira à la rentrée 2024. Ainsi en a décidé le maire en accord avec l’Inspection académique lors de la refonte annoncée de la carte scolaire (notre édition du 14 février).

« Sidérés » par la décision, les parents d’élèves ont écrit à l’Inspection académique et lancé une pétition. « 90 % des parents l’ont signé dès le premier jour », assure la présidente de l’APAJEC, Céline Cabrera. La justificat­ion avancée comme les conséquenc­es sur leurs vies de famille ne passent pas. Le trajet entre les établissem­ents, compliqué aux heures de pointe en tenant compte de la circulatio­n déjà chargée dans la commune, inquiète particuliè­rement. Sans compter la livraison prochaine de plus d’une centaine de logements dans les rues Simone-Veil et Gabriel-Péri.

Yann Perron prévoit le « retour du service de bus » encadré par des animateurs reliant les écoles. « Les parents pourront ainsi déposer leurs enfants à Couvry qu’ils soient scolarisés sur place ou pas », prometil. Impensable, pour certains parents, de laisser « des bouts de choux de 3 ans prendre le bus », affirme Astrid Chapelé. « IIs n’auront plus le relais du soir avec l’équipe enseignant­e pour savoir comment s’est passée la journée. »

Lors du conseil, les parents d’élèves ont aussi appris le projet de vente du centre ados, aujourd’hui situé en bord de Seine, pour 1,8 M€, au promoteur Pierreval et le rapatrieme­nt de cette activité vers le parc d’Hanneucour­t, au nord de la commune. « Il a été jugé opportun de vendre la parcelle sur laquelle se situe le centre ados dans le cadre d’une réflexion sur la rénovation et l’agrandisse­ment de l’accueil de loisirs, a annoncé Yann Perron. Nous envisageon­s d’intégrer dans la nouvelle structure deux espaces : l’un dédié aux maternelle­s et l’autre au centre ados. » Le maire entend ainsi se débarrasse­r d’un équipement jugé trop coûteux, en termes d’énergie notamment, tout en rapprochan­t les centres de loisirs du collège Albert-Camus.

Une mauvaise nouvelle de plus pour les résidents présents, en majorité arrivés il y a quelques années, du sud de Gargenvill­e. « Nous avons le sentiment que nos jeunes ne comptent pas, témoigne Astrid Chapelé. Comme beaucoup d’autres, je me suis installé, car je cherchais la tranquilli­té, mais aussi des activités culturelle­s et sportives accessible­s pour mes enfants. »

La décision a fait vivement réagir, jusque dans les rangs mêmes de la majorité municipale. « C’est juste pour de l’argent finalement, on ne pense pas tout de suite au bien-être de nos enfants », a lancé Marianne Bellaize en regrettant, comme son homologue Patricia Noël, la non-tenue d’une réunion de quartier sur la question.

La constructi­on de logements, à venir à la place du centre ados, provoque enfin la colère des riverains, dont le conseiller municipal d’opposition Arnaud Verneret. « C’est le projet de trop, regrette-til. Encore un bel espace de nature et de balades apprécié que l’on va bétonner.»

Des parents d’élèves « sidérés »

Vente du centre ados confirmée

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