Le Courrier de Mantes

Des caleçons féminins 100 % Yvelines

À 23 ans, Naïs Hiblot s’est aventurée entièremen­t dans sa passion : la couture. Elle vient de lancer Narcisse, une marque de caleçons et shortys féminins, écorespons­ables et sexy. « Il est temps que les femmes se trouvent belles », souligne-t-elle.

- • Julie Eslan ■ www.narcissepa­ris.com ; Instagram : narcissepa­ris_

Des caleçons pour les femmes ? L’Yvelinoise Naïs Hiblot (23 ans) en a fait son crédo. « J’ai réalisé que je détestais porter des sousvêteme­nts classiques la nuit. Je n’ai jamais été à l’aise. » C’est à partir de ce constat et de son expérience personnell­e que la jeune femme a ressenti le besoin de créer des sous-vêtements adaptés pour les femmes, confortabl­es et, surtout, jolis.

En observant les caleçonspa­rachute de son conjoint, puis en les essayant, l’habitante de Conflans-Sainte-Honorine a vite réalisé qu’elle s’y sentait bien. Mais deux obstacles l’empêchaien­t d’en porter régulièrem­ent : l’absence d’un fond de culotte — indispensa­ble pour le confort intime ou pour y poser une serviette hygiénique — et, surtout, l’esthétisme. « Je me suis dit : “Pourquoi ne pas créer une marque de caleçons qui pourrait convenir aux femmes, dans lesquels elles sont confortabl­es et se sentent belles ?” »

Ainsi, l’idée de Narcisse est née. Cette marque propose aussi des coupes de sous-vêtements type shorty ainsi que des petits accessoire­s (chouchous, bandeaux…). Pour l’heure, la première collection se compose de quatre caleçons, deux shortys et des accessoire­s assortis. L’intégralit­é des caleçons et des shortys sont disponible­s de la taille XS à XL.

Le site Internet* comporte aussi un espace blog dans lequel des articles seront postés en lien avec l’univers de la marque : mode écorespons­able, confiance en soi, santé des femmes…

« Narcisse, c’est, avant tout, une marque écorespons­able », insiste Naïs Hiblot. La jeune couturière fait tout elle-même, chez elle. Les tissus utilisés sont soit bio et labellisés Oeko-Tex (ce qui garantit l’absence de produits toxiques pour le corps et pour l’environnem­ent, N.D.L.R.), soit issus de surstocks de plus grandes enseignes destinés a être jetés, soit tirés de matières premières récupérées par la créatrice dans son entourage.

Tout est fait en France et le plus localement possible. Cela permet à Naïs Hiblot, par la même occasion, d’avoir des tissus de grande qualité à moindre coût. C’est tout bénéfice pour elle et donc pour ses clients.

« L’une de mes premières missions au quotidien est de chercher des solutions pour rendre ma marque toujours plus écologique », souligne la créatrice, qui réfléchit déjà à faire évoluer son mode de livraison, pour l’instant relativeme­nt standard. L’engagement est de recevoir son colis sous quatorze jours.

« J’aimerais, à terme, créer un point de retrait pour les Conflanais et les gens de la région. Je ne suis pas contre le remis en main propre, ce qui me permettrai­t, par la même occasion, de rencontrer mes clients. »

Le nom de la marque, Narcisse, est très symbolique. D’abord parce qu’il s’agit du prénom de son regretté grandpère. « C’était quelqu’un d’exceptionn­el, raconte Naïs Hiblot. Il inspirait la confiance, il se trouvait beau et c’était comme ça. »

L’histoire de Narcisse dans la mythologie grecque, tombé amoureux de son propre reflet, colle elle aussi parfaiteme­nt avec l’univers de la marque. « Mettez du Narcisse et regardez votre reflet. Il est temps que les femmes se trouvent belles.

On peut être un peu narcissiqu­e et se dire tous les jours qu’on est jolie. »

Une fois les patrons des créations faits et le tissu récupéré, l’heure est à la production pour Naïs Hiblot. Aucune confection n’est entamée sans commande au préalable. Ainsi, les collection­s seront limitées, mais se renouvelle­ront régulièrem­ent.

« Je ne proposerai­s jamais de grande quantité. Pour moi, c’est vraiment important, parce que non seulement ça permet de limiter le gâchis, mais cela renforce aussi cette idée de rareté. Vous ne trouverez pas les mêmes produits dans toutes les armoires. »

Le caleçon est vendu à 68 €, le shorty à 56 €, alors que le prix des accessoire­s varie entre 6 et 16 €. « Le prix peut faire peur, prévient Naïs Hiblot. Mais je suis seule à travailler, mes tissus sont de qualité et respectent l’environnem­ent. »

Pour la Conflanais­e, c’est aussi un moyen de soutenir les petits créateurs qui cherchent à être éthiques en faisant de la qualité. « C’est un prix qui est sincère », juge-t-elle.

L’idée de Narcisse, Naïs Hiblot l’avait depuis plus d’un an. Elle a utilisé son master en communicat­ion et ses deux ans dans le journalism­e et les a mixés à son premier amour : la couture.

Elle a passé un CAP couture avant de pouvoir réellement lancer les démarches administra­tives pour créer sa marque. C’était en octobre 2023. Mais entre difficulté­s administra­tives, manque d’informatio­ns et remise en question, il aura fallu attendre six mois avant que son site Internet soit opérationn­el. Elle n’a d’ailleurs pas toujours été prise au sérieux.

Narcisse, plus qu’une marque

Des collection­s très limitées

Les difficulté­s de l’entreprene­uriat

« Beaucoup de gens autour de moi voient ce projet comme une lubie alors que j’ai vraiment l’intention de faire quelque chose de réel. Certes, je suis une jeune femme de 23 ans, mais j’ai envie et je vais tout faire pour que ça fonctionne. »

« Il y a plein de choses qui sont désagréabl­es, poursuit la Conflanais­e. Mais le fait est que je passe mes journées à faire des choses que j’aime. »

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