Parc du château : le maire a reçu les opposants au projet immobilier
Vendredi 12 avril en fin de journée, une délégation d’opposants au projet immobilier prévu sur l’emprise foncière de l’ancienne ferme située près de l’entrée du parc du château, a été reçue par le maire Ivica Jovic.
L’affaire a donné lieu à une passe d’armes animée lors de la dernière séance du conseil municipal entre le maire Ivica Jovic et le conseiller municipal d’opposition, Emmanuel Bolle, à l’origine d’un recours gracieux et d’une pétition (lire édition du 13 mars) pour s’opposer à la transformation de l’ancienne ferme, située au 8 rue du Pavé, en résidence du Mesnil.
Le promoteur Sedelka prévoit en effet l’édification d’un bâtiment de 19 logements, dont 9 logements sociaux, avec au rez-de-chaussée une microcrèche et la rénovation de la longère de 400 m² en 8 logements en accession à la propriété, sous la forme de maisons de ville en duplex. « Un espace vert de 2 000 m² correspondant à la moitié de la parcelle existante sera aussi préservé, précise le maire. C’est le projet le plus intéressant pour préserver le patrimoine local. Le permis de construire respecte toutes les règles du plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI) et les préconisations des Architectes des bâtiments de France. Je n’ai aucune raison légale de le refuser. »
Une décision qu’Emmanuel Bolle analyse comme « symptomatique de ce qui se passe au conseil municipal. Ivica Jovic fait preuve de mauvaise foi en ce qui concerne la question des logements, il rate aussi une occasion de se distinguer de son prédécesseur. »
Trop tard et trop cher
Du côté de l’opposition, on réclame depuis des mois le rachat du site par la mairie. «
En moins de trois semaines, nous avons mis au point grâce aux idées d’Épônois et à celles d’associations locales (A.I.M.E.R, CRARM, Sauvons les Yvelines…), un projet alternatif axé sur la culture alors que la majorité est dessus depuis 6 ans ! », assure Emmanuel Bolle. Le conseiller municipal et ses soutiens ont présenté au maire leur idée de lieu culturel et éducatif, regroupant une mini-ferme pédagogique, un musée Babar, un écomusée du Mantois et la relocalisation du CRARM. Un projet « intéressant » mais « surdimensionné pour la commune et arrivant un peu tard », selon Ivica Jovic. « Il faudrait au minimum 4,5 M€, rien que pour l’achat et les travaux, auxquels s’ajouteraient les coûts de fonctionnement (électricité, salaires des personnels d’accueil…) Qui va prendre en charge cela ? »
La communauté urbaine Grand Paris Seine-et-Oise (GPS&O) serait l’instance à laquelle s’adresser pour les opposants au projet. « Cela démontre la démagogie utilisée par Emmanuel Bolle, répond le maire. GPS&O n’a pas la volonté de créer des structures culturelles, ici ou ailleurs. Et même si c’était le cas, la commune serait porteur de projet. Elle supporterait 30 % des coûts de construction, si elle parvenait à obtenir un niveau maximum de subvention. La Ville n’en a pas les capacités budgétaires. »
Au sortir de la rencontre, Ivica Jovic a toutefois pris deux engagements : celui de préempter la grange du site, « l’élément le plus important en termes de patrimoine », dans le cas où le promoteur souhaiterait la vendre et celui d’annuler le permis de construire en cas de modification même minime de ce dernier. Trop peu pour Emmanuel Bolle qui prévoit de continuer son action.