Coup de propre sur les berges de Seine
Une opération de nettoyage des rives de la Seine a été menée, dimanche, dans le secteur du barrage-écluse. Si la pêche a été bonne, la récolte montre qu’il y a encore beaucoup à faire pour protéger l’environnement de la pollution.
Dimanche dernier, Étienne Rouart, Méricourtois résidant face au barrage-écluse de Méricourt, a lancé une journée écocitoyenne de ramassage des déchets tapissant les bords de Seine
Amoureux de sa commune et souhaitant redonner fière allure au site de la Plage, l’intéressé attendait dès 9 h du matin une trentaine de bénévoles de tous âges pour dépolluer cette infime partie du « 7e continent ». Chaque année, 32 millions de tonnes de plastique sont rejetées dans les océans.
Fédérant voisins, amis et élus locaux, avec la promesse d’un barbecue convivial à midi, l’opération a été menée tambour battant. Chacun a donné temps et énergie jusqu’à 22 h pour extraire polystyrène, plastiques, tables de jardin, bacs à fleurs, bouteilles, balles de tennis, bouchons, bouteilles de gaz, pots de peinture… Devant un capot, une roue et des freins de véhicule, une bénévole plaisantait même sur la probabilité de reconstruire une voiture complète en fin de journée…
Au total, 40 m3 de déchets ont été extraits des eaux.
Le rêve d’Étienne Rouart serait de reproduire la beauté des toiles du peintre néo-impressionniste Maximilien Luce, décédé en 1941 à Rolleboise où il séjournait, et qui a consacré une partie de ses oeuvres à reproduire la douceur de vivre des bords de Seine.
C’est ainsi qu’Étienne Rouart débroussaille depuis un mois le site sur une longueur d’un kilomètre afin d’accéder aux déchets bloqués par les branchages qui rendent impossible leur prélèvement.
Impliqué depuis longtemps dans ce projet, il appelle de ses voeux une action communale d’ampleur ainsi que la mise en place d’un dégrilleur automatique sur le barrage afin de ramasser les déchets bloqués dans l’écluse et qui retournent dans la Seine faute d’avoir été traités. Dans cette perspective, il n’a pas hésité à solliciter Voies Navigables de France et espère que ce travail d’entretien régulier sera pris en charge par la mairie.
Spectateur quotidien de cette marée de déchets, Etienne Rouart a observé que la suppression des sacs plastiques et cotons-tiges depuis quelques années a laissé place aux billes de polystyrène provenant des plaques d’isolation utilisées sur les chantiers, tapissant les rives d’un magma blanc difficile à prélever. On se souvient que lors d’une crue en 2018, une immense accumulation de déchets en polystyrène s’était formée ici.
Bien que le nettoyage de la Seine soit un puits sans fond, car toujours reviennent de nouveaux déchets, Etienne Rouart ne renonce pas, car « il faut que chacun prenne conscience que nous avons un beau site », affirme-t-il. Cherchant à convaincre, il se réjouit de l’implication croissante des habitants de Méricourt.
Spectateur quotidien de cette marée de déchets