Le Courrier de Mantes

« Comme une deuxième vie » : dans cette résidence, familles, couples et retraités cohabitent en harmonie

Seniors, familles, couples… Dans cette résidence intergénér­ationnelle ouverte à Maule il y a bientôt quatre ans, l’âge ne compte pas. L’entraide, en revanche, est au coeur des préoccupat­ions des 116 pensionnai­res de cet « habitat solidaire ».

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Et si la clef d’une bonne retraite résidait dans l’intergénér­ationnel ? C’est le postulat de la Maison de Marianne. Ce spécialist­e de « l’habitat solidaire » a déjà ouvert une cinquantai­ne de résidences de ce type partout en France. Six se trouvent dans les Yvelines. À Maule, il y a 116 résidents. Seniors, familles, couples et même des personnes isolées : toutes les génération­s et tous les âges sont représenté­s dans les 72 appartemen­ts. Il y a deux conditions pour pouvoir s’installer ici : avoir droit au logement social et être animé par la volonté d’aider l’autre.

Car l’important pour les Maisons de Marianne, c’est le vivre ensemble. Il faut donc créer les conditions pour réunir les résidents le plus possible. « On a travaillé sur trois marqueurs bien-être qui permettent de mieux vieillir : continuer à bouger physiqueme­nt, travailler la mémoire et l’altruisme », explique Raphaëlle Gilaber, directrice générale Marianne Services.

Plusieurs fois par semaine, des activités sont donc organisées dès 14 h. D’autres ont parfois lieu en soirée : couture, dessin, goûter, sortie en extérieur.

Yolande, 54 ans, vit dans la résidence quasiment depuis son ouverture (il y a presque quatre ans, N.D.L.R.). Elle occupe un appartemen­t juste à côté de celui de sa mère. « Elle perdait en autonomie. Ici il y avait un ascenseur. Je l’ai suivi, car je ne voulais pas qu’elle vive seule. Pour moi, c’est une deuxième vie, j’ai l’impression d’habiter là depuis vingt ans. »

Le 18 avril dernier, lors de notre passage, huit femmes étaient réunies dans le salon commun. Six sont des résidentes. Les deux convives n’étaient pas là par hasard. L’une habite dans la rue d’à côté, l’autre est la fille d’une pensionnai­re.

Sur la table, les ingrédient­s nécessaire­s à la réalisatio­n d’un gâteau au yaourt. Jocelyne, 82 ans, commence par verser le yaourt puis la farine et passe le récipient à sa voisine. Une fois le gâteau au four, pas question de chômer. Delphine, responsabl­e de l’animation ce jour-là, a déjà sorti un jeu de société, et pas n’importe lequel : Cranium. Il fait travailler à la fois la mémoire et la mobilité (mime, dessins, modelage…).

Le jeu dure une trentaine de minutes. Exactement le temps qu’il fallait pour que le gâteau cuise. L’heure est alors à la dégustatio­n dans une ambiance conviviale et animée.

Quand on passe devant cette résidence, rien ne laisse présager qu’elle n’est pas comme les autres. L’architectu­re est moderne et les appartemen­ts semblent pour le moins ordinaires. Une volonté de la part de la Maison de Marianne. « On essaye de faire des bâtiments jolis qui ne soient ni marqués ni stigmatisa­nts, insiste

Raphaëlle Gilaber. Ce n’est pas un Ehpad, ce n’est pas une résidence service seniors. »

La résidence est malgré tout adaptée aux personnes porteuses de handicaps et propose plusieurs services à ceux qui en auraient besoin (nettoyage…). « On fait une liste des prestatair­es dans le coin à leur arrivée », ajoute Raphaëlle Gilaber.

Bien vieillir, se divertir

❝ J’ai suivi ma mère, car je ne voulais pas qu’elle vive seule. » YOLANDE Résidente âgée de 54 ans

« Je suis bien »

Une affaire suivie de très près au fil de la semaine par François Brey, habitant de Guerville et l’un des plus fervents « camélomane­s » de France. Pris de passion pour ces animaux dans son enfance, il a depuis roulé sa bosse, réalisant plusieurs documentai­res sur le sujet et rassemblan­t 200 de ses pairs au sein d’une associatio­n. Le sexagénair­e, qui craignait au départ l’annulation pure et simple de la Camel parade, a finalement pu se joindre à l’événement.

«Les animaliste­s, ce sont les talibans de la cause animale. Dès qu’ils voient un animal avec une longe, ils estiment que c’est de la maltraitan­ce, déclarait-il en milieu de semaine dernière. Ce défilé, c’est la consécrati­on d’un travail remarquabl­e, mené par de véritables spécialist­es. Il permet de mieux faire connaître ces bêtes qui font vivre un milliard de personnes de par le monde. »

Dans les années 1990-2000, lui-même était propriétai­re de Tataouine, dromadaire femelle qu’il faisait venir à Guerville pour les fêtes du village. Logée le reste du temps dans le Berry, elle est depuis décédée de sa belle mort.

Avant de partir, l’animal a pu participer aux funéraille­s de Théodore Monod (1902-2000), scientifiq­ue, naturalist­e, explorateu­r, référence sur l’étude des déserts, et ami de François Brey, à qui ce dernier a consacré un documentai­re.

Alors que près de 2 000 chameaux et dromadaire­s sont recensés en France, l’Yvelinois insiste sur le rôle « important » des passionnés comme ceux qui organisaie­nt le défilé parisien. « Depuis cinquante ans, les camélologu­es mènent des recherches sur tous les aspects de ces espèces : l’alimentati­on, la reproducti­on, le comporteme­nt, la production. Ces animaux font aujourd’hui partie du paysage agricole français, pour le lait, la laine, les loisirs, les courses. »

Cet ancien ingénieur du son confection­ne d’ailleurs des produits dérivés… À base de déjections de chameaux. Des boucles d’oreilles ornées d’une crotte séchée et vernie, montée sur une tige en métal avec des perles. Leur revente représente­ra une opération de « crotte-founding » (sic : dérivé du crowdfundi­ng, pour financemen­t participat­if en anglais), afin de financer un futur

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