Le Courrier de Mantes

Et les Anglais ont brisé les murs de Mantes

- • Roger Colombier ■ www.lesamisdum­antois. com.

Lors de la Guerre de Cent ans (1337-1453), Mantes a été occupée par les Bourguigno­ns, mais aussi et surtout par les Anglais. Le 5 février 1419, les soldats d’Henri V d’Angleterre investisse­nt la commune. Le traité, signé à Troyes le 21 mai 1420, entre Charles VI le Fou et Henri V, marque l’apogée de la domination anglaise à cette époque.

La Normandie et une partie de l’Île-de-France passent alors sous tutelle anglaise alors que l’Angleterre consolide aussi ses positions ailleurs en France. C’est à Mantes que Henri V prépare d’ailleurs le traité de Troyes. Ses clauses : épouser la fille de Charles VI ; déshériter le dauphin, fils de Charles VI et futur Charles VII, de ses titres et prétention­s à la couronne ; devenir l’héritier du trône au décès du roi de France.

Un bailli anglais est nommé à Mantes. Il loge dans le château fort. Administra­tion municipale et autorités religieuse­s restent à leur place, et aucune exaction n’est perpétrée contre la population.

En revanche, la garnison anglaise part combattre et piller les positions françaises en dehors des murs. Henri V séjourne souvent à Mantes pour conduire la guerre et administre­r la partie française sous sa bannière. Les états généraux de Normandie se tiendront d’ailleurs à Mantes pour lever l’impôt.

Charles VI et Henri V décèdent en 1422. Henri VI, âgé de 11 mois, succède alors à son père et est proclamé roi d’Angleterre et roi de France. Son oncle, le duc de Bedfort, assure la régence du royaume de France depuis Rouen. Lui aussi séjourne fréquemmen­t à Mantes.

En 1432, le chevalier Jean de Henneford, gouverneur anglais, fait démurer des fortificat­ions du château pour ouvrir un accès sur la collégiale Notre-Dame.

La population n’y avait accès par un pont-levis — surplomban­t un fossé et une herse — que lors des procession­s solennelle­s. Un pont de pierre s’ouvre désormais sur le monument religieux.

L’occupant anglais n’en sait pas moins se montrer d’une extrême fermeté. En 1434, le duc de Bedfort fit ainsi pendre « au gibet de la côte des Célestins 22 bourgeois » désirant se rendre en députation à Chinon où se trouvait Charles VII de France.

Le 19 juin 1447, un énorme esturgeon est pêché dans la Seine. L’administra­tion municipale en fait don au duc de Bedfort à Rouen. En retour, Mantes sera affranchie de tout impôt pendant sept ans.

Le 26 août 1449, Mantes réintègre le royaume de France après la révolte de ses habitants, faute de garnison anglaise suffisante pour mater l’insurrecti­on. Charles VII décide que les Anglais peuvent « partir librement avec leurs biens et meubles par eau et par terre » et « donne pardon de tous crimes commis par les habitants à l’encontre de sa majesté ». Mais il maintient droits, franchises, privilèges et immunités décrétés par Henri V et Henri VI d’Angleterre.

Jean de Henneford fait bâtir un pont vers la collégiale

La population de Mantes se révolte en 1449

 ?? Document fourni par Les Amis du Mantois ?? Pour accéder à la collégiale Notre-Dame de Mantes, jusqu’en 1432, il fallait franchir les remparts par un pont-levis.
Document fourni par Les Amis du Mantois Pour accéder à la collégiale Notre-Dame de Mantes, jusqu’en 1432, il fallait franchir les remparts par un pont-levis.

Newspapers in French

Newspapers from France