La rue Guillaume de Beaumont
La rue Guillaume-de-Beaumont est une ancienne et longue artère qui traverse la commune d’Hardricourt. L’aménagement de la ligne de chemin de fer en 1892 a transformé le bas de cette voie escarpée où se trouvait, perpendiculairement, la route de Mantes, voulue par le comte de Meulan Robert Ier. Le passage de l’Aubette et de la Montcient passait un peu plus loin pour se jeter dans la Seine.
Qui était Guillaume de Beaumont (1205-1257) ? Ce Mauvoisin (par sa mère) est un ami du roi Louis IX (né en 1214 à Poissy). Le seigneur de Beaumont-sur-Oise, puis de Hardricourt, et le souverain ont été engagés côte à côte, en 1246, contre la révolte des barons, qui contestaient les empiétements des ecclésiastiques sur leurs terres.
Fidèle ami de Louis IX et maréchal de France
Ensemble, les deux hommes vont aussi participer à la septième croisade, en Égypte, en 1248. Deux plus tard, Guillaume de Beaumont sera nommé maréchal de France. Il participera activement, également, à soutenir Blanche de Castille, mère influente de Louis IX, dans son projet de fonder une abbaye à Maubuisson (territoire de Saint-Ouen-l’Aumône aujourd’hui), près de Pontoise. C’est ici qu’est inhumée Gabrielle d’Estrée (maîtresse et favorite d’Henri IV) depuis 1599. Guillaume de Beaumont meurt en 1257 trois ans avant le roi.
Un épisode important de l’Histoire de France s’est déroulé à Hardricourt en pleine Guerre de Cent ans. C’était le 30 mai 1419, au « Champ de la Chate » (terme en rapport avec la pêche). Le roi Henri V d’Angleterre s’est déplacé pour proposer des pourparlers de paix et demander en mariage Catherine, la fille du couple royal.
Le roi Charles VI, dit le Fou, qui ne jouit plus de toutes ses facultés mentales, est représenté par son épouse, la reine Isabeau de Bavière. Mais la confiance n’est pas de la partie. Les fortes tensions vont remettre l’entrevue à bien plus tard. Les noces entre Catherine de Valois et le roi anglais n’auront lieu que l’année suivante, à Troyes. Le royaume de France abandonnera au passage la Normandie et l’Aquitaine, cédées en dot.