Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Recherche de compétitivité non-stop
À la veille de commercialiser une DS3 relookée, de programmer la suppression de l’équipe de nuit et la production du futur véhicule, sur fond de compétitivité à améliorer, le site automobile PSA Peugeot Citroën a achevé une année meilleure qu’elle n’avait été envisagée. Au-delà des prévisions, l’avenir sera ce qu’il sera, mais la direction de Poissy se range du côté d’un alliage de fatalisme et d’optimisme.
• Nouveaux modèles. Après Peugeot 208 restylée en 2015 et Citroën DS3 qui arbore sa nouvelle calandre en mars, le futur véhicule (nom de code : D34) sera un SUV compact 5 portes prêt à rivaliser avec les Nissan Juke, Renault Captur, Mini Countryman, etc. L’équipe pilote est constituée; les pré-séries sortiront des lignes au printemps 2018, pour une montée en cadence fin 2018 et une commercialisation en 2019. Poissy sera le seul site à produire cette voiture Premium «qui prendra place à côté de la DS3 sans la remplacer» , assure Jean-pierre Briançon, directeur du site yvelinois.
• Effectifs et production. Le site emploie 5016 salariés (dont 4459 en production) ; une fois l’équipe de nuit démontée, il tombera à 4200. Il fabrique actuellement les Peugeot 208 GT line et GTI, Citroën C3, DS3 et DS3 Cabrio : 1092 véhicules/jour en trois équipes. En 2015, la production (221 929 voitures) a été supérieure aux prévisions. 235 000 véhicules ont été annoncés pour 2016. En janvier et février, le rythme a été soutenu avec des journées supplémentaires. Mars et avril devraient être «bien remplis» sans modifier le calendrier avant mai qui serait «plutôt en hausse» . «2016 est une année qui se présente bien pour nous tous» , a résumé le directeur. Le chiffre de 140 000 véhicules annoncé pour 2017 sera corrigé, comme les prévisions pour 2018 et 2019, «sans doute à la hausse» , juge le directeur, car l’activité soutenue de l’usine de Trnava transférera sur Poissy «le surplus de 208» . La production remontera ensuite avec D34.
• Équipe de nuit. Pour anticiper l’arrêt de la Citroën C3, l’équipe de nuit sera supprimée en deux temps (fin 2016 et printemps 2017), soient 800 personnes ; le plan de départs volontaires permettra à des salariés nocturnes de rejoindre une équipe de jour sur un poste vacant. Les estimations de départs sont «autour de 700 personnes» , estime Michel Courcelle, DRH du site. Différents dispositifs (reconversion, formation, congés,…) sont mis en place. Des rencontres sont organisées avec des entreprises travaillant la nuit. Les usines de Poissy et Flins établissent une pas- serelle de compétences, car Renault en en phase de recrutement.
• Compétitivité. Poissy réduit ses coûts pour être compétitif au sein de PSA. Cela s’est traduit par des ventes de terrain ou équipement (Forum à la Ville et parkings à l’etablissement public fon- cier des Yvelines). Fin 2015, la réorganisation de la logistique a libéré 18000 m2, et le ferrage sera compacté cette année. A terme, la production se concentrera sur les bâtiments B2 et B3. Le site a déjà bien diminué ses coûts de production en passant de 1300 à 1100 euros (par véhicule, hors pièces, transport, etc.) et vise 950 euros. À terme, l’objectif de production annuelle est de 150 000 véhicules… bien loin des 450 000 des années 70, voire même du dimensionnement prévu lors des plans d’investissement des années 90-2000. Mais le curseur de la compétitivité de Poissy est à ce niveau.
• Intéressement. Chaque salarié touchera entre 1812 et 3500 euros (2000 euros en moyenne) au 1er avril.
• Convergence. Travail soutenu autour de la création d’un hub permettant aux sites de Poissy et de Flins de réunir leurs fournisseurs communs (quatre pour le moment). Une installation dans l’existant (les deux sites ont des bâtiments vides) serait moins onéreuse qu’une construction. Chiffrages et recherche de partenaires sont en cours «pour voir si ça a du sens» … avec une prise de décision (y aller ou pas ?) d’ici la fin du semestre.
Pascale Tessier