Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Le rêve brisé d’un jeune footballeur devenu dealer
Il aurait pu être une star du football français à Nantes, à Paris ou ailleurs. Mais une grave blessure a brisé le rêve de cet ancien espoir. «Dépressif» selon son avocat, Me Gilbert, Guillaume s’est peu à peu réfugié dans la drogue. L’affaire commence le 4 décembre dernier à Conflans-sainteHonorine. Des policiers contrôlent les occupants d’une voiture qui roulait un peu trop vite. Deux jeunes sont interpellés. Dans le coffre, 536g de cannabis. Le jeune conducteur de 18 ans se met à table. Chez lui on retrouve une balance et un pochon de 11g de cannabis. Devant les juges mercredi 2 mars, il reconnaît fumer de cinq à six joints par jour. Depuis 2013, il revend de la drogue à ses amis pour se payer des «petits plaisirs» . Sa petite entreprise lui rapporte à l’entendre environ 250 euros par mois. Depuis trois ans, il se serait fait 6000 euros. Ce n’est pas l’argent que l’on trouve dans le football mais faut avouer qu’il fait moins d’efforts. D’autant que ses parents lui donnent 150 euros par mois d’argent de poche. On connaît pire. Pour la procureure de
la République, c’est l’histoire de la «banalisation de la vente de stupéfiants». A l’audience, son avocat, Me JeanPhilippe Gilbert, appuie sur l’aspect psychologique de son client. «Détecté sur les terrains de Mantes, le jeune arrière qui pouvait évoluer au milieu, avait intégré l’équipe du PSG après un passage à Rouen. Une blessure va définitivement mettre fin à ses rêves de devenir footballeur professionnel.» Il rappelle aussi qu’on ne le juge pas sur trois ans de transactions mais sur trois mois au cours desquels il s’est mis hors-jeu. Depuis son arrestation, le jeune homme dit avoir totalement arrêté de consommer du cannabis. Aidé par de bons résultats scolaires, il veut désormais se lancer dans une carrière commerciale. Au moins, il sait compter. Le tribunal a sans doute été sensible au parcours du jeune homme: il l’a condamné à 8 mois de prison avec sursis, 120 heures de travaux d’intérêt général et à la confiscation de son smartphone. Une ultime sanction qui a apparemment blessé Guillaume dans sa chair. M. S.