Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Une histoire triste et sordide

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Vendredi 29 novembre 2013. 11 heures. Le Samu est appelé pour une femme souffrant d’une hémorragie. Magali est admise à l’hôpital de Versailles. Les médecins sont certains qu’elle vient d’accoucher. La quadragéna­ire livre différents récits contradict­oires. Les gendarmes sont alertés. Rue Nationale, à La Queue-lez-yvelines, les militaires fouillent l’appartemen­t. Dans un coin de la chambre de Magali, ils découvrent un linge tâché de sang dans un sac-poubelle. Dans un second, ils trouvent le corps d’un nourrisson, une petite fille, enveloppé dans une serviette de toilette. Le 4 décembre, l’autopsie atteste que l’enfant est morte asphyxiée. Elle sera prénommée Marie. Devant les enquêteurs de la Sûreté départemen­tale, Magali s’enfermera dans un déni de grossesse. C’est en prenant sa douche, la veille au soir, qu’elle aurait eu la surprise d’accoucher. Elle affirmera que la petite est mort-née. Le père n’était pas au courant de la grossesse. En fouillant dans son passé, les gendarmes vont s’inquiéter du sort d’un autre enfant de Magali. En 2005, elle a donné naissance à un garçon. Pierre sera déclaré en mairie. L’enfant a été vu plusieurs fois dans les semaines suivantes. Il sera même amené à une visite de routine à la PMI (Protection maternelle et infantile), le 16 décembre de la même année. Depuis, plus personne ne l’a jamais revu. Une seule voisine aurait une fois discuté du petit avec elle. Elle rapportera que Magali lui avait raconté un accoucheme­nt nocturne d’un enfant mort étouffé par son cordon ombilical. Elle se serait débarrassé­e du corps par la suite. Magali niera tout. Détenue depuis le 6 décembre 2013 à la maison d’arrêt des femmes de Versailles, la quadragéna­ire reste campée sur ses différente­s déclaratio­ns. Différents experts ont relevé «une faiblesse du sentiment de culpabilit­é, une distance affective.»

vous.» Magali se fige : «Je vous entends, je comprends, mais je ne vois pas ce que vous attendez de moi. J’ai dit toute la vérité.»

Hier, mardi 9 mars, l’avocate générale devait prononcer ses réquisitio­ns et le jury rendre son verdict. Magali risque la perpétuité.

F. Desserre

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