Le Courrier des Yvelines (Poissy)
L’amicale des locataires se dit abandonnée par le bailleur
L’amicale des locataires de la rue Saint-sébastien de Poissy interpelle le bailleur social 3F concernant des hausses de charges qu’elle conteste et des mesures à prendre en priorité.
«On est abandonnés depuis 2012… » Lahouari Ben Lakdar, 44 ans, est depuis 1999, le président de l’amicale des locataires de la rue SaintSébastien, dans le quartier SaintExupéry. L’amicale concerne plusieurs immeubles, du 101 au 115 et du 117 au 129, pour un total de 400 logements environ. Avec Mireille Feller, secrétaire de l’association, il fait état des nombreux dysfonctionnements constatés dès 2012 et qui, selon eux, devraient être traités en priorité par le bailleur social concerné, 3F. «Chaque année, on adresse une pétition à 3F mais rien ne change. »
Moisissures
Premier sujet : l’insalubrité de certains logements. C’est le cas, par exemple, de celui d’alpha Baldé, 39 ans, qui habite avec sa femme et ses trois jeunes enfants, dans un F3 au sixième étage du 125, avec un loyer de plus de 500 euros. Des traces noires de moisissure s’étalent sur les plafonds et les murs des chambres, du salon et de la salle de bain. «Avec la petite qui vient de naître, on dort tous dans le salon. Les VMC ne fonctionnent pas. Chaque année, je refais la peinture et ça réapparaît systématiquement. J’ai juste envie de partir d’ici. Rien ne tient. J’attends un retour de mon assurance. » Même le président Ben Lakdar, qui vit dans le même logement depuis 40 ans, au premier étage, constate des traces dans sa salle de bain. «3F nous dit que le problème des appartements humides sera traité avant la fin de l’année. On ne le croira que quand on aura un écrit ! » , commente le président de l’amicale. La présence de légionelles dans l’eau a de nouveau été constatée : «En novembre 2014, le problème avait duré un mois avant d’être solutionné, se souvient Lahouari Ben Lakdar. En début d’année, cela a refait surface mais pas dans les mêmes immeubles. »
Mur tagué
L’amicale demande que les portes d’entrée des immeubles soient sécurisées. «La plupart ne sont plus verrouillées. Comment voulez-vous, dans ces conditions, que les halls d’immeubles ne soient pas squattés ? » s’exclame Mireille Feller. Elle souhaite également que les interphones soient installés au niveau de la porte d’entrée de l’immeuble et non plus des grilles extérieures qui ont toutes été vandalisées. L’entretien des parties communes laisse à désirer : «Les cages d’escalier doivent être nettoyées une fois par semaine. Ce n’est manifestement pas le cas, surtout dans les immeubles 119, 121 et 123 qui sont les pires » , constatent Lahouari et Mireille en pointant du doigt des traces noires et humides au sol, des détritus non ramassés ou encore un mur entièrement tagué déjà signalé en 2014 ! «Au 121, on ne comprend pas pourquoi la lumière reste allumée 24 h sur 24 et 7 jours sur 7 dans la cage d’escalier. » Les panneaux “issue de secours”, au contraire, ont perdu leur luminosité. Les ascenseurs trop souvent en panne, les portes de garage vandalisées, les odeurs nauséabondes dans les locaux à poubelles… Les sujets de plainte ne manquent pas.
Charges
L’entretien des espaces verts n’est pas en reste. «Les charges pour l’entretien des espaces verts ont augmenté de près de 30 % en juin 2015, alors que de la fin décembre 2014 à avril 2015, ils ne sont pas venus tondre les pelouses. On va demander à voir le contrat ! » L’amicale s’interroge sur la légalité de faire payer aux locataires à la fois les services d’un gardien et d’une société de nettoyage. «On nous fait payer les encombrants alors que cela devrait être gratuit et 5000 euros de produits d’entretien alors qu’on n’en voit pas la couleur. » En conséquence, l’amicale va demander à vérifier tous les contrats avec les prestataires extérieurs ainsi que le remboursement des rappels de charges de 2014.
T.R.