Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Avec Mathéo, 15 ans, l’accordéon prend un coup de jeune

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C’est à l’âge de cinq ans que Mathéo Jollivet, qui a passé toute son enfance à Conflans, a joué ses premières notes à l’accordéon. Dix ans plus tard, le jeune lycéen est en passe de sortir son premier album. Portrait d’un jeune talent qui a su garder la tête sur les épaules malgré le succès.

C’est l’histoire d’un adolescent de 15 ans comme les autres, qui aime s’amuser avec ses copains et écouter Tryo ou Anaïs à la radio. Rien de plus banal au premier abord. Mais là où la plupart de ses amis préfèrent le football ou les jeux vidéos, Mathéo Jollivet, lui, n’a d’yeux que pour son accordéon.

Premier album

Un instrument dont le jeune Conflanais joue depuis l’âge de 5 ans. «Quand j’étais petit, je passais beaucoup de temps avec mon grand-père qui était un passionné d’accordéon, explique Mathéo. Il n’en a jamais vraiment joué mais il pouvait en écouter du matin au soir. Il est décédé en 2005 et peu après mes parents m’ont incité à jouer d’un instrument. Quand ils m’ont demandé lequel me ferait plaisir, c’est naturellem­ent que j’ai répondu l’accordéon.» Après avoir suivi des cours au conservato­ire d’osny (Val-d’oise) pendant de longues années, puis avoir intégré récemment l’école de musique de Pontoise (Val d’oise), Mathéo Jollivet enregistre actuelleme­nt son premier album. «J’ai récolté 4 000 euros sur une plate-forme participat­ive pour pouvoir le financer. Il sera composé de 14 titres, 4 compositio­ns et 10 reprises dont le célèbre “Besame Mucho”.»

Animateur d’une émission de radio

C’est en février 2014 que la carrière du jeune Yvelinois a pris une autre tournure. Invité par le président de la FNACA Conflans (Fédération nationale des anciens combattant­s en Algérie, Maroc et Tunisie) à se produire à la salle des fêtes pour le 35e anniversai­re de l’associatio­n, Mathéo Jollivet ne passe pas inaperçu. Jacques Besset, artiste renommé, détecte immédiatem­ent le talent du jeune accordéoni­ste. «Il a eu un coup de coeur pour ce que je faisais. J’ai été invité pour participer avec lui à une émission de radio sur idfm Radio Enghien. Et comme j’étais plutôt à l’aise au micro, on m’a proposé d’animer tous les quinze jours une émission d’une demi-heure sur cette station.» Un exercice dans lequel il prend énormément de plaisir. Malgré son ascension rapide, Mathéo Jollivet n’a malheureus­ement pas échappé aux railleries de ses camarades. «Beaucoup considèren­t que l’accordéon, c’est dépassé, ringard. J’ai souvent entendu que c’est seulement pour les vieux. Mais je n’ai pas besoin des autres pour faire ce que j’aime. J’ai envie de donner une image plus jeune de l’instrument.» Lassé des critiques, Mathéo a invité en décembre 2014 tous ses camarades de classe chez lui pour fêter son 14e anniversai­re. «Sans les prévenir, j’ai commencé à jouer devant eux et je les ai scotchés» , se souvientil.

Doué mais modeste

Avant de briller avec son accordéon entre les mains, Mathéo Jollivet s’est également distingué dans un autre domaine. «J’ai pratiqué la natation durant neuf ans au club de Conflans, explique-t-il. J’ai même fait une section sports-études pendant quatre ans au collège MarcelRoby à Saint-germain-enLaye. Mais à force de nager deux heures tous les jours, je me suis lassé. Cela fait maintenant plus de six mois que je ne suis pas retourné à la piscine.» Dans les bassins, Mathéo Jollivet a tout de même signé des performanc­es tout à fait honorables, avec pas moins de quatre titres de champion des Yvelines en 2013 pour un total de six podiums. «Je n’aime pas trop en parler, il n’y a aucun intérêt à se vanter, tempère le lycéen. Je ne suis jamais fier de moi. Je pense toujours qu’il est possible de s’améliorer.»

Un petit frère champion de piano

Très mature pour un adolescent de son âge, Mathéo Jollivet se consacre désormais pleinement à l’accordéon. «C’est difficile de conjuguer deux passions en même temps» , se justifie-t-il. Et c’est bien de sa musique qu’il espère arriver à vivre plus tard. «Je pense que c’est possible mais il va falloir que je me modernise. Actuelleme­nt, le public est surtout composé de retraités. Je vais devoir changer de style, jouer des morceaux jazz, du blues. Si je n’y arrive pas, je continuera­i à aller dans les bals pour le plaisir.» Il pourra également jouer avec Timéo, son petit frère de 7 ans, champion d’île-de-france de piano dans la catégorie poussins. Car dans la famille Jollivet, la musique est un virus qui se transmet de génération en génération.

Fabien Dézé

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