Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Les enfants précoces seront mieux suivis à l’école

- Emmanuel Fèvre

Surdoués, en avance, rapides dans leur apprentiss­age, ces élèves ont tout pour réussir mais ne sont pourtant pas les mieux lotis en matière de réussite scolaire.

Surdoués, précoces, mais classés dans les mauvais de la classe, avec un taux de redoubleme­nt de 45 %.

Sur la population des surdoués, 20 % n’iront pas jusqu’au bac. En avance intellectu­ellement, ces élèves précoces ne sont pourtant pas du tout à l’aise dans leur milieu scolaire où ils ont l’impression de s’ennuyer, de faire du sur-place, alors que leur constructi­on cérébrale les invite à toujours aller plus loin, à ouvrir de nouvelles portes.

Les comprendre

Face à cette situation, l’académie de Versailles réagit. Un groupe de travail est créé, avec des cellules locales dans chaque bassin d’éducation. Fin mars, l’académie de Versailles réunissait deux cents professeur­s à l’université de Saint-quentinen-yvelines, pour une première séance de formation autour de Jeanne Siaud-facchin, psychologu­e clinicienn­e.

Cette première approche va permettre aux professeur­s de mieux détecter ce symptôme et d’apporter une réponse éducative à ces enfants qui seraient en moyenne un à deux par classe.

« Nous travaillon­s avec le milieu associatif, avec l’aide d’un réseau de correspond­ants. Cette prise en compte s’accompagne de classes ciblées pour recevoir ces jeunes. Ce nouvel accompagne­ment des enfants précoces est déjà lancé sur Rambouille­t où tous les établissem­ents scolaires seront à terme capables de les accueillir », annonce René Macron, directeur académique adjoint.

Mieux détecter, informer les familles, donner aux enseignant­s les clés de réactions face à ces élèves hors normes sont les enjeux de ce programme. « Pour mieux accompagne­r ces enfants, il faut les comprendre », martèle de directeur académique adjoint. La précocité n’est pas en hausse, mais mieux détectée désormais. Dans un certain nombre de cas, elle peut s’accommoder du milieu scolaire classique. Il faut éviter le décrochage scolaire, par des sauts de classes, par la conception de programmes adaptés et, surtout, « l’hospitalis­ation psychiatri­que pour les enfants qui présentent des troubles qui ne sont en rien psychiatri­ques », assure Jeanne Siaudfacch­in.

Les surdoués sont des enfants qui nécessiten­t beaucoup d’empathie, de la part de leur famille et du milieu scolaire. Ils ont besoin d’être cadrés dans leurs études, d’avoir un mode d’emploi pour guider un cerveau

L’associatio­n française pour les enfants précoces est une associatio­n agréée par le ministère de l’education nationale, de la Jeunesse et de la Vie associativ­e. Il s’agit d’une associatio­n de profession­nels et de parents. Elle a été créée par Sophie Cote, principale honoraire du collège du Cèdre au Vésinet où elle a exercé ses fonctions pendant 14 ans. La première classe pour enfants précoces dans l’enseigneme­nt public en France a été créée dans cet établissem­ent en septembre 1990, à l’instar des classes européenne­s, musicales ou sports-études. extrêmemen­t véloce et plastique. Cette prise en compte devrait faire sensibleme­nt baisser le taux effarant de 80 %

L’objectif de l’associatio­n est d’offrir aux parents et aux profession­nels de l’enfance des moyens pour identifier les particular­ités des enfants précoces et pour les comprendre afin de favoriser leur intégratio­n et leur réussite scolaire et sociale.

Depuis sa création, L’AFEP organise chaque année un atelier de travail pour ses bénévoles, ses formateurs et son réseau de psychologu­es. d’enfants intellectu­ellement précoces en difficulté scolaires et relationne­lles.

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