Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Jacques Myard : « Si on reprend mes idées, j’aurai gagné ! »

- Michel Seimando

Il est le 11e candidat à se présenter à la primaires du parti Les Républicai­ns en novembre prochain. Jacques Myard, le député de Maisons-laffitte, 68 ans, veut reprendre en main un pays qui « n’a plus la maîtrise de son avenir ».

« Je suis engagé en politique avec toujours les mêmes conviction­s. Ça remonte à l’âge de 10 ans ! Je suis véritablem­ent dans la logique, dans une totale cohérence. Mes amis politiques le savent, même si je vois ou j’entends certaines critiques. »

Jacques Myard repart au combat. Le député de la 5e circonscri­ption des Yvelines (Maisons-laffitte, Le Mesnil-le-roi, Le Vésinet, Montesson, Sartrouvil­le) reprend son bâton de pèlerin pour défense l’idée de nation, le mouvement souveraini­ste qu’il a toujours mis en avant à l’instar de Philippe Seguin, Charles Pasqua ou encore Philippe de Villiers.

Ses tirs de semonce sont tournés vers cette Europe qu’il a toujours combattue. Engagé pour le Non au référendum sur le traité de Maastricht (1992) à l’origine de la constituti­on Européenne, il avait fait partie des vingt députés RPR sur 138 à ne pas avoir ratifié le traité d’amsterdame­n 1999.

« Il nous faut aujourd’hui revoir les règles de fonctionne­ment de l’europe, expliquet-il. Je veux rétablir la souveraine­té du parlement français. 95 % des lois viennent de l’europe. On est vassalisés. Les députés ne peuvent rien. Le gouverneme­nt est devenu une chambre d’enregistre­ment [des lois européenne­s, NDLR]. »

Jacques Myard ne veut pas pour autant faire exploser l’europe et revenir à la situation d’avant 1992. « Je ne suis pas contre l’euro ; c’est l’euro qui est contre nous ! »

« Il y a un problème majeur depuis 20 ans : le logiciel nous conduit droit dans le mur. Ce pays n’a plus la maîtrise de ses décisions. On ne voit pas le retour à la croissance. La zone euro est en crise et le chômage atteint des records… Les peuples vont se révolter, c’est incontourn­able. Je ne veux pas jeter le bébé avec l’eau du bain, je veux changer de logiciel et retrouver la maîtrise de notre destinée dans plus de souplesse. Il ne s’agit pas de sortir de l’europe, mais de sortir de l’intégrisme européen, dans le cadre d’une coopératio­n européenne. »

Citant Bossuet, il lance : « Dieu se rit des hommes qui se plaignent des effets dont ils chérissent les causes. »

Jacques Myard n’y va pas de main morte. Sur le plan intérieur, il dénonce « un capital qui part hors de France », « 10 000 feuilles territoria­les », « On distribue les aides sociales alors qu’on n’a plus d’argent ».

Il défend une « volonté politique » capable de changer de logiciel Europe. « Je constate l’échec de la zone Schengen, l’échec de l’euro, les tensions franco-allemandes sur le nucléaire, la crise de l’agricultur­e… On ne va pas continuer à dénoncer cela sans rien faire. »

Plus qu’un programme, Jacques Myard veut faire exploser le carcan de la pensée unique et du politiquem­ent correct. « Mon objectif, c’est d’abord que mes idées l’emportent » du moins qu’elles soient prises en compte dans le débat. « Si j’ai les signatures [les candidats doivent récolter vingt parrainage­s de parlementa­ires pour participer à la primaire LR, NDLR], alors je pourrais faire en sorte de montrer la réalité. Si on reprend mes idées, alors j’aurai gagné. L’aveuglemen­t est collectif. Les souveraini­stes, il en reste bien plus qu’on ne le croit… »

Et lorsqu’on lui parle de ses idées partagées par d’autres partis, comme le Front national, il balaie l’idée d’un revers de main : « Je me tiens dans ma famille politique, conforméme­nt à mon parcours. Tout ceci est l’écume des choses. Il nous faut traiter en face les problèmes. »

Pour asseoir sa candidatur­e et diffuser ses idées, il doit sortir prochainem­ent un livre, Manifeste pour la nation, et indique vouloir mener une campagne avec des moyens modernes. Depuis 1983, et son premier mandat de conseiller municipal à Maisons-laffitte, il mène bataille avec la même force. Reste à savoir si son discours déstructur­ant trouvera un écho chez des citoyens perdus mais qui restent paradoxale­ment foncièreme­nt européens.

Non à l’europe de Maastricht Montrer la réalité

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