Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Le livreur de cannabis se faisait appeler M. Sushi !

- Michel Seimando

Un prévenu jugé en correction­nelle vendredi a dû s’expliquer sur des livraisons d’herbe de cannabis qu’il effectuait un peu partout à Versailles et dans la région. Mathias, officielle­ment vendeur dans un kebab versaillai­s savait plus officieuse­ment enfourcher son scooter pour livrer à grande échelle de l’herbe de cannabis.

Près de 200 clients

Son petit commerce totalement illicite avait démarré depuis le mois de janvier 2015, et peut-être en 2014 et concernait tout de même près de 200 clients à Versailles, Le Chesnay, La Celle Saint-cloud ou encore Bougival.

Un trafic tellement bien rodé que ses clients l’appelaient M. Sushi « parce qu’il livre à domicile », rappelle le président du tribunal, Christophe Morgan. « Le sushi est autorisé, l’herbe moins… », a-t-il ironisé.

Pendant l’instructio­n, Mathias a expliqué au tribunal se fournir à Paris en herbe par paquet de 100 g pour un prix de 6,50 € le gramme qu’il revendait 10 € à des clients fidèles. Sur un simple appel, cela pouvait être un seul SMS, Mathias enfourchai­t son scooter ou empruntait les transports en commun. Il s’en allait à la rencontre de ses clients : des lycéens, des mineurs mais aussi des pères de famille. Sans cesse en quête de nouveaux contacts, il n’hésitait pas à démarcher de nouveaux clients aux abords des lycées.

En un an, il aurait réalisé un bénéfice de 6 500 €, ce qui n’est pas énorme. Les juges connaissai­ent déjà Mathias pour l’avoir jugé à de multiples reprises. Il faut dire que son casier n’était pas neutre : cinq mentions y figurent pour des affaires de drogue, notamment. Le jeune homme avait déjà purgé quelques mois de prison avant d’être placé sous bracelet électroniq­ue. À peine l’entrave retirée, il y a plusieurs mois, il n’a pas hésité à recommence­r son manège de livraisons.

Il a finalement été arrêté mercredi par les policiers de Versailles après de longues heures de surveillan­ce téléphoniq­ue. En garde à vue, il est passé aux aveux.

Pourquoi prendre des risques énormes ? Le jeune homme a assuré qu’il faisait cela pour se payer sa résine. « Je fume cinq joints par jour. J’en fumais dix ; C’est dur d’arrêter. Cela me fait du bien de fumer. »

Il a tenté d’amadouer les magistrats en expliquant qu’il aidait aussi sa mère qui vient de perdre son emploi.

Cela n’a pas eu l’effet escompté. Les juges ont même perdu patience face à un homme il est vrai qui n’a pas entendu les coups de semonces judiciaire­s.

Mathias a été condamné à deux ans de prison ferme avec mandat de dépôt. Les magistrats ont également révoqué quatre mois de prison avec sursis qu’il avait déjà eus lors d’une précédente affaire. Au total, le livreur de cannabis écope de 28 mois de prison ferme…

À côté les 3 000 euros d’amende apparaisse­nt comme secondaire­s

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