Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Le plan qui doit sauver

- Philippe Roudeillat

Pour éviter la situation de blocage qui avait menacé l’organisati­on de la Fête des Loges en 2015, un plan sur trois ans a été présenté à l’état pour le règlement des frais liés au déploiemen­t des forces de l’ordre. Les organisate­urs attendent sa décision.

La Fête des Loges aura-t-elle lieu en 2016 ? S’il semble qu’on s’achemine vers une réponse positive, la question s’est bel et bien posée une nouvelle fois cette année.

L’état présente la facture

En effet, tout comme en 2015, son organisati­on se trouve suspendue à un accord entre l’organisate­ur, qui n’est autre que le maire (LR) de Saint-germain-en-laye Emmanuel Lamy, et l’état sur le volet de la sécurité. Les discussion­s ne portent pas sur la présence de la police nationale à l’extérieur de la fête pour gérer, par exemple, les impacts sur la circulatio­n routière ou en cas de troubles à l’intérieur.

Le sujet concerne le paiement des sommes engagées par la mise à dispositio­n de forces de l’ordre pour assurer des patrouille­s préventive­s pendant le déroulemen­t de la Fête des Loges. Estimant qu’il s’agit d’une manifestat­ion privée à but lucratif, le préfet des Yvelines s’appuie sur l’article L 211-11 du code de la sécurité intérieure (voir encadré) pour demander que les organisate­urs s’engagent à lui rembourser ces sommes.

Le texte a plusieurs années, mais depuis 2015 l’état se montre plus inflexible et conditionn­e la présence de policiers ou de CRS, à l’intérieur de la fête, à la signature d’une convention. Sans ces forces supplément­aires destinées à renforcer la présence de la police municipale et de personnels de sociétés de sécurité privée qu’elle déploie, la mairie sait qu’elle ne peut pas prendre le risque d’organiser la Fête. Un risque d’autant plus accru dans le contexte actuel.

En 2015, la Ville et les forains avaient parlé d’une même voix pour refuser de payer. Pour éviter de revenir à cette situation de blocage (voir page 19) qui avait déjà menacé l’ouverture de la manifestat­ion, les parties ont entamé des discussion­s sous l’égide du sénateur du Pecq, Alain Gournac. Ardent défenseur de la Fête des Loges, celui-ci a interpellé le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve sur la question et a proposé un plan aux différente­s parties.

Censé sceller l’avenir de la manifestat­ion, ce plan prévoit le paiement des sommes demandées par l’état mais avec une montée en puissance sur trois ans. Ainsi, dès cette édition 2016, Saint-germain-en-laye et les forains assumeraie­nt, à parts égales, l’équivalent de 30 % de la facture, puis 60 % en 2017 et enfin la totalité en 2018. Les discussion­s porteraien­t sur une somme totale comprise entre 150 000 et 200 000 euros. Il s’agit là d’une estimation présentée par l’état. La facture définitive n’est calculée qu’à l’issue de la Fête et ne tient compte que des forces qui auraient réellement été déployées.

« Concrèteme­nt, les forces de l’ordre font un devis en partant d’une hypothèse haute de mobilisati­on, précise Stéphane Grauvogel, le sous-préfet de l’arrondisse­ment de Saint-germain-en-laye. Ensuite, on établit une facture qui est basée sur la réalité. Il s’avère, par exemple, que l’année dernière, la facture a été réduite pratiqueme­nt à zéro puisqu’il ne s’est rien passé. Du coup, les forces de sécurité du commissari­at de Saint-germain-en-laye plus la police municipale ont permis d’assurer une sécurité. La facture est très faible. »

Mieux contrôler les accès

Accepté dans les grandes lignes par la Ville et les forains, le « plan Gournac » est désormais entre les mains de l’état qui doit dire s’il en accepte les termes. Alain Gournac se montre plutôt confiant. « Nous avons trouvé un accord pour que les forces de police soient payées. Je pense que cela va être accepté et qu’ainsi nous allons sauver la Fête des Loges, indique-t-il. On ne peut pas accepter qu’un tel événement disparaiss­e. » Du côté de la préfecture on laisse entendre qu’une signature pourrait intervenir avant la fin du mois de mai.

Parallèlem­ent à la discussion de ce plan, les différente­s partenaire­s réfléchiss­ent également à d’autres pistes devant permettre d’améliorer la sécurité de la manifestat­ion. Il s’agit notamment de mieux en contrôler les accès. Si tous s’accordent sur l’impossibil­ité de clore le périmètre de la fête foraine du fait de la configurat­ion des lieux, tous sont aussi conscients du danger que représente la possibilit­é pour une personne mal intentionn­ée de s’y introduire par la forêt. « Nous allons nous pencher sur cet aspect dès cette année, mais je ne veux pas, pour des raisons de sécurité, dévoiler les idées que nous allons déployer », ajoute le sénateur. Ces mesures pourraient s’inspirer de celles mises en place dans le cadre de la Foire du trône se déroulant jusqu’au 3 juin dans le XIIE arrondisse­ment. En 2015, la commune avait déjà renforcé la sécurité du site en engageant des dépenses supplément­aires avec de la vidéo-surveillan­ce et des maîtres-chiens.

Un plan sur 3 ans

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