Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Fête privée / fête publique, le clash de 2015
En 2015, la prise en charge des frais liés au déploiement des forces de l’ordre avait donné lieu à un véritable clash. Face au refus de la municipalité de s’engager à ouvrir son porte-monnaie, l’état lui avait fait savoir qu’il mettait fin aux patrouilles préventives effectuées par les policiers dans les allées de la Fête des Loges.
Les forains montent au créneau
Une décision «inconcevable» pour Emmanuel Lamy qui menaçait de « suspendre » la manifestation, moins d’un mois avant la date de son ouverture. Parallèlement, les forains étaient montés au créneau pour dénoncer la position de l’état et revendiquer, comme Emmanuel Lamy, le caractère public de l’événement. En charge de sa promotion, le Comité forain avait décidé de mener le combat devant les tribunaux et missionné un avocat spécialisé en droit public pour engager une procédure en référé devant le juge administratif. Le but: que le préfet revienne sur sa décision. Les choses étaient restées plus ou moins en suspens et la manifestation avait finalement eu lieu sans accord préalable signé entre l’état, l’organisateur et les forains.
Le tribunal ne s’est pas encore prononcé
Mais, l’affaire se poursuit et les forains sont en attente d’un jugement qui, espèrentils, reconnaîtrait le caractère public de la Fête des Loges et mettrait fin au problème. Mais, ce jugement n’est toujours pas intervenu. «Une requête au fond a été introduite le 3 juin 2015, explique Maître Thibaut Adeline-delvolvé du cabinet Adminis Avocats, cabinet dédié aux affaires publiques. Le préfet disposait d’un délai pour conclure qui allait du 1er juillet au 1er septembre, il n’en a rien fait. Maintenant, nous attendons qu’il conclue et à partir du moment où il l’aura fait nous répliquerons, ou pas, selon ce qu’il a dit et puis il y aura une audience et un jugement. Le tribunal peut statuer même en l’absence de réponse du préfet. Il peut le mettre en demeure ou pas, de répondre. De notre côté, nous attendons sagement qu’il nous réponde. Le Comité forain n’a aucune animosité vis-à-vis du préfet. Son rôle est de défendre les intérêts des forains. »
« Elle se déroule sur la voie publique »
Aujourd’hui, la position des forains reste la même. Ils considèrent qu’il s’agit d’une fête ouverte au public qui « n’a pas besoin de payer pour y accéder », ajoute Maître Thibaut Adeline-delvolvé. « Elle se déroule sur la voie publique et rien ne distingue l’allée d’accès à la Fête des Loges d’une rue de n’importe quelle ville. Les passants peuvent entrer dans les commerces ou ne pas y entrer, consommer ou pas, s’y promener. Il faut une égalité de traitement entre nous et les commerçants sédentaires. Nous sommes des commerçants comme les autres. »