Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Des opposants à la loi travail chahutent Pierre Gattaz

- S.R.

Alors qu’il dédicaçait son dernier livre La France de tous les possibles à la Maison de la presse, le président du Medef, Pierre Gattaz, a été chahuté par une vingtaine d’opposants à la loi travail.

Très remontés, les militants se sont rassemblés devant la table occupée par le patron des entreprise­s françaises, scandant des « Non à la loi travail ! » et « chômeurs, précaires, intermitte­nts, avec ou sans papiers, solidarité ! ».

Stoïque, le Vésigondin a continué à dédicacer son livre en présence de policiers municipaux bientôt rejoints par des policiers nationaux. « Des gens n’acceptent toujours pas les réformes structurel­les profondes dont la France a besoin et le fait que l’entreprise est la solution contre le chômage. Mon combat, c’est le plein-emploi ! », a souligné Pierre Gattaz.

Le Vésigondin a réussi néanmoins à signer quelques livres dans une ambiance pesante et tendue, le dialogue étant impossible avec les manifestan­ts.

« Nous avons répondu à un appel de la coordinati­on des intermitte­nts et précaires d’île-de-france dans un contexte social brûlant qui est la manifestat­ion parisienne contre la loi travail », confiait un manifestan­t.

Faillite du système

La renégociat­ion de l’assurance chômage qui « vise aussi les intermitte­nts et les plus précaires » préoccupe ces militants.

« Pierre Gattaz demande 800 millions d’euros d’économie aux chômeurs et aux intermitte­nts. C’est ridicule de faire payer la faillite du système aux chômeurs.

M. Gattaz se garde bien d’aller dédicacer son livre place de la République. Il préfère le faire au Vésinet », continuait Maxime, comédien et metteur en scène.

Les manifestan­ts rejettent « l’idée du plein-emploi ». « Pour nous, c’est obsolète. M. Gattaz va exclure du système beaucoup de gens et les entreprise­s qu’il défend licencient à tour de bras.

Notre but est de le faire sortir de la librairie afin qu’il ressente à son tour ce qu’il fait à des milliers de personnes. »

La librairie a été taguée la semaine précédent la séance de dédicace. « Nous nous doutions qu’il se passerait quelque chose. Pierre Gattaz est là et il assume. Le problème est qu’avec ce type d’événement nous ne sommes plus en démocratie.», regrettait le commerçant.

Des clients dépités

Les Vésigondin­s venus se faire dédicacer un livre étaient dépités. « Cette manifestat­ion c’est n’importe quoi. Ces personnes ne représente­nt qu’elles-mêmes », s’insurgeait une femme. « Ils sont venus embêter Pierre, c’est tout. Comme si cela allait changer quelque chose… », regrettait un Vésigondin. Une autre femme a défendu la loi travail qui « doit passer ».

Abasourdi, le maire adjoint à la sécurité, Jean-michel Joncheray, était présent aux côtés de Pierre Gattaz. Excédé, ce dernier a fini par quitter la librairie suivi par les manifestan­ts qui ont continué à scander leurs slogans hostiles au président du Medef dans la rue.

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