Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Succombez au pouvoir de Viktor pour le plaisir !

- Propos recueillis par T.R.

Le mentaliste Viktor Vincent, 35 ans, présentera son spectacle Emprise, mercredi 13 avril, à 20 h 30, au théâtre Simone-signoret de Conflans-sainte-honorine. L’occasion de se laisser porter par une expérience hors-norme, mêlant mystère et humour.

Quelle est votre formation profession­nelle ?

J’ai fait un cycle préparatoi­re en école d’ingénieur et pendant trois ans, une école de cinéma à Paris. Je voulais devenir metteur en scène, c’est quelque chose que j’aimerais toujours faire. La porte n’est pas fermée, même si je suis partie dans une autre voie. Je m’amuse tellement dans ce que je fais que je ne ressens pas de frustratio­n. J’ai été formé à l’écriture du scénario et j’écris mes spectacles. Je les construis comme des films.

Comment choisissez-vous les personnes du public qui montent sur scène ?

Je ne choisis pas, c’est le hasard. Je jette un ours en peluche dans la salle et la personne qui le reçoit est invitée à monter sur scène. Je ne force jamais la main, si elle ne souhaite pas le faire. Généraleme­nt, une fois que la première personne est passée sur scène, les gens sont motivés pour monter. Ils voient ma façon de faire. Je joue avec les gens, je ne me joue pas d’eux.

Y a-t-il des personnes plus réceptives que d’autres au mentalisme ?

Il y a des personnes qui réagissent mieux que d’autres. Mais je fais le spectacle pour tout le monde, pas que pour les plus réceptifs. Je ne laisse personne sur le bord du chemin. Si la personne choisie par le hasard n’est pas la plus réceptive, je ferai en sorte qu’elle le soit sur scène. L’essentiel aussi, c’est qu’elle s’amuse et qu’elle s’en souviendra ! Lorsque les gens viennent sur la scène, ils sont intimidés. Mon rôle est aussi de les mettre à l’aise.

Avez-vous été confronté à des spectateur­s qui refusaient de jouer le jeu ?

C’est déjà arrivé une ou deux fois. C’étaient des personnes qui ne voulaient pas monter sur scène et qui sont montées quand même. C’était lors de mon précédent spectacle. Après, je ne mets personne au défi, je n’essaie pas d’être plus malin que les spectateur­s. Les gens dans la salle sont avec moi. On n’est pas les uns contre les autres. C’est plus de l’ordre du partage.

L’humour est-il très présent dans le spectacle ?

Quelqu’un m’a dit à l’issue d’une représenta­tion que mon spectacle était comme un ascenseur émotionnel, avec ses moments de concentrat­ion, ses fenêtres où on relâche la pression. Puis, on repart dans le divertisse­ment, dans le mystère,

le suspense, etc.

Y a-t-il un fil conducteur ? Oui, je raconte l’histoire d’un médium qui faisait des séances de spiritisme à la fin du XIXE siècle. J’explique qu’il exerçait une emprise - d’où le nom de mon spectacle - sur des spectateur­s pour mieux les déposséder de leur fortune. Je recrée sur scène comment cela se passait à l’époque pour montrer aux spectateur­s que tout ce qu’il faisait était crédible.

Vous avez découvert le mentalisme à 17 ans, c’était lors d’un spectacle ?

Non dans un restaurant. Il n’y avait pas de spectacle de mentalisme sur scène il y a vingt ans. Au XIXE siècle, c’était de l’ordre de l’ésotérisme, mais il y a vingt ans, cela n’existait pas en France. C’était plus du face-à-face, du close-up, dans des salons, devant une dizaine ou une trentaine de personnes. Avec mon metteur en scène, on s’est inspiré de ce qui se fait à l’étranger pour créer ce spectacle de divertisse­ment. En Angleterre, cela existe depuis les années 70 et aux USA depuis les années 90.

J’ai lu que vous aviez une excellente mémoire. Quel est votre premier souvenir ?

L’image d’une main gantée… Non, je rigole. Je n’ai pas une excellente mémoire. Il y a des images de mon enfance que je pensais disparues et qui reviennent au fur et à mesure. Le fait de vieillir me fait penser à mon enfance. Après la mémoire est mouvante. On me dit que j’ai une bonne mémoire. Malheureus­ement, je ne me souviens pas des visages des gens. Il y a des techniques pour travailler sa mémoire, mais chez moi, cela ne fonctionne pas pour les visages.

Quel genre de techniques ? Créer des liens logiques entre ce qu’on a appris et ce qu’on doit apprendre. Par exemple, si l’on doit retenir un code, on peut créer des images pour chaque nombre. Prenons 5175, on peut le retrouver en associant le 51 au Pastis et le 75 à la Tour Eiffel et en visualisan­t un verre de pastis en équilibre sur la Tour Eiffel.

À quelle image associezvo­us le 78 des Yvelines ?

À une paire de ciseaux ouverts. Le 78 s’associe très bien au 13 que j’apparente à une corde !

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