Farid Chamekh orchestre le Chanteloup Comedy Club

Entretien avec Farid Chamekh, 35 ans, humoriste, membre du Jamel Comedy Club. Il sera présent avec quatre autres comédiens à Chanteloup-les-vignes, ce vendredi, pour un spectacle 100 % éclats de rire.

Quelle a été votre formation avant de devenir humoriste ?

Je viens d’une région ouvrière (Saint-etienne), j’ai donc fait des études dans l’industrie graphique sur les méthodes d’impression. J’ai fait ça jusqu’à l’âge de 25 ans, puis je suis devenu fonctionnaire, à La Sorbonne, au rectorat de Paris. J’étais responsable du centre d’impression. Depuis trois ans, je suis intermittent du spectacle.

Avez-vous des attaches avec Chanteloup et les Yvelines ?

Pas vraiment. Je suis venu à Vernouillet, il y a quatre ans peut-être. C’était un plateau pour les jeunes du quartier, en lien avec le centre d’animations. J’avais ramené des amis humoristes.

À Chanteloup aussi vous ramenez des amis humoristes. Comment les avez-vous choisis ?

On m’a demandé des gens talentueux. J’ai pris des artistes qui fonctionnent bien et qui sont disponibles. Ils ont des profils suffisamment différents pour ne pas qu’on ait l’impression d’une redite dans le spectacle.

Quel sera votre rôle ?

Je serai le maître de cérémonie. Je ferai le lien entre les quatre autres artistes qui se produiront sur scène pendant quinze minutes chacun. Ils présenteront des passages de leur spectacle. À la fin, je clôturerai avec un sketch.

Parlez-nous de Fadily Camara, la seule fille du groupe.

C’est très important d’avoir une fille, car c’est un milieu masculin. Fadily apporte quelque chose en plus dans sa gestuelle, dans sa manière de bouger sur scène. Elle a son flow, un peu à l’image des noires américaines. Elle parle de son vécu, des phénomènes de société, de l’actualité, etc. Elle rebondit sur tout ce qu’elle voit.

Vous vous connaissez depuis le Jamel Comedy Club (2014) ?

On a tous atterri au Jamel Comedy Club, mais on était potes avant. On est devenu comme une famille.

Vous avez dévoilé votre propre spectacle le 30 mars dernier, au Jamel Comedy Club, à Paris. Comment cela s’est-il passé ?

C’était extraordinaire ! On a l’habitude de jouer sur quinze minutes. Là c’était 1 h 15 ! Ma crainte c’était de savoir si j’allais réussir à retenir tout ce que j’avais écrit. À 35 ans, ma mémoire me joue des tours.

Interpréterez-vous un extrait de ce spectacle à Chanteloup ?

Oui. On prépare le tournage de la saison 9 du Jamel Comedy Club et on doit préparer un sketch pour la télé. À Chanteloup, ce sera un bon tour de chauffe.

Quels thèmes abordezvous dans votre spectacle ?

Beaucoup l’actualité, française et étrangère, car tout est lié. Molenbeek et la Syrie, c’est un peu pareil. Je parle de mon parcours, j’appuie sur les choses atypiques. J’ai beaucoup voyagé et je me suis retrouvé dans des situations qui prêtent à rire.

Vous avez tourné un film en Bulgarie, je crois ?

Oui, on a tourné dans des studios, des grands hangars qui servent à des grosses productions. Par exemple, les films The Expendables ont été tournés là. Pour ce film, ils avaient reconstitué un décor de yacht. cela revenait moins cher de faire ça que de tourner sur un vrai yacht à Saint-tropez. J’ai eu trois jours de tournage. C’est un film français par quelqu’un de connu mais qui veut rester anonyme pour le moment. C’est son premier film.