Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Le voleur de C&A se prenait pour le bonhomme Cetelem

- F. Desserre

Les audiences correction­nelles de Versailles concentren­t parfois des pépites. L’histoire de Salvador en est une.

Cet homme de 40 ans comparaiss­ait pour avoir volé des vêtements dans le magasin C&A de Montigny-le-bretonneux, le 18 mai dernier. Il a été pris très simplement par le vigile alors qu’il ressortait avec les effets dans les bras. C’est la raison de son larcin qui peut prêter à sourire.

Quelques jours auparavant, Salvador avait quitté Toulouse pour rejoindre son frère à Dreux. « Je devais l’aider à construire sa maison. Nous nous sommes fâchés. Je suis parti. Je me suis dit que j’allais en profiter pour aller voir un ami dans la région. D’autant que je ne pouvais pas renter en train à cause des grèves. »

Salvador débarque à Trappes. Il rencontre le dit ami et laisse ses affaires chez lui. Le lendemain, il apprend que son copain a été admis en psychiatri­e à Charcot, à Plaisir. L’appartemen­t est fermé. Impossible de récupérer ses vêtements.

Pas grave. Salvador en fait le deuil. Il décide d’aller se promener à Montigny-le-bretonneux. « Je suis passé près d’un bassin. J’ai vu que c’était sale. Il y avait des bouteilles qui bloquaient l’eau. J’ai décidé de le nettoyer. Je ramasse également les préservati­fs par terre. J’aime bien aussi nettoyer les églises et les mosquées. Et là, je suis tombé dans l’eau et la vase. Je ressemblai­s au bonhomme de Cetelem (tout est véridique : Ndlr) ».

Pas de hache sur lui

Dans cet état apparent et avec un litre de sangria dans le ventre, Salvador file chez C&A pour changer de vêtements. « Je ne pensais pas qu’on allait me voir. C’est vrai, j’ai aussi insulté les policiers. Ivre, je me vois leur dire tout ça ; sobre non. Et oui, j’ai dit que j’allais les découper avec une hache. Mais je n’en ai pas sur moi. Je crois que je regarde trop de films. Pourtant, je suis très bien dans ma tête. Et j’ai presque arrêté de boire. Avant je carburais au whisky et au rhum. Maintenant, ça va mieux. Je ne bois que du vin ».

Face à ces déclaratio­ns, le procureur de la République a demandé aux juges une expertise psychiatri­que. Dans le cas d’un refus, elle a sollicité douze mois avec incarcérat­ion immédiate. Les juges ont décidé de l’envoyer six mois dans une cellule de Bois-d’arcy. C’était sa 25e condamnati­on.

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