Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Elles racontent la jungle de Calais
Une Mansonnienne de 49 ans, Tania Günther Fumat, avec deux amies ont vu l’état de la jungle de Calais. Edifiant.
Jeudi dernier, un ciné-débat autour des migrants dans la jungle de Calais était organisé au cinéma l’atalante de Maisons-laffitte. À l’origine de la soirée, une Mansonnienne de 49 ans, Tania Günther Fumat, anthropologue de formation, qui s’est rendue sur place au début du mois de mai avec deux amies, Sandrine Bartissol et la photographe Sophie Lottefier. « La priorité était de photographier l’état du camp, les situations de vie, explique Tania. Nous avons fait ça avec beaucoup de pudeur et de discrétion. »
Celle qui se décrit comme une enfant de l’immigration (son père est allemand, sa mère est péruvienne) a vécu au Canada jusqu’à l’âge de 22 ans. « C’est un thème qui me touche beaucoup et j’avais envie de me faire une idée sur place. Comme j’avais du temps devant moi, j’ai décidé d’agir. » Dans la jungle, elle s’est retrouvée devant une situation qu’elle juge compliquée. « Ca grouille de monde, c’est le chaos. J’ai vu ce que j’appelle l’espoir désespéré. J’ai été frappée par ça, de voir toutes ces personnes entassées et qui pourtant gardent le sourire. C’est une expérience humaine étonnante. »
De son passage dans la jungle, elle retient de nombreuses images comme la tranquillité des camps le matin et l’agitation qui y règne le soir. « Les migrants vont sur l’autoroute avec des grands bouts de bois pour bloquer les camions, raconte-t-elle. Tenter d’aller en Angleterre, ils n’ont que ça à faire. Ces personnes veulent changer leur réalité. »
Ancienne bénévole dans le milieu artistique, Tania aimerait désormais s’investir dans cette cause, notamment auprès de l’association SALAM (voir encadré). « À Calais, les gens continuent d’affluer, j’ai l’impression