Le Courrier des Yvelines (Poissy)
La crèche familiale 1,2,3 soleil va fermer cet été
Les élus de la majorité ont validé la fermeture de la crèche familiale 1,2,3 soleil et la suppression de dix emplois communaux. Au grand dam de l’opposition…
Constatant le désintérêt des Montessonnais pour la crèche familiale 1,2,3 soleil, située près du collège Pablo Picasso, la Ville a décidé de fermer la structure faisant travailler dix assistantes maternelles.
« Malheureusement nous n’avons pas pu remplir la crèche pour l’année scolaire en cours puisque quatre places sont restées disponibles. Ces difficultés nous ont conduits à revoir à la baisse les contrats de certaines assistantes maternelles faute d’enfants à leur confier »,a indiqué Catherine Montagnes, conseillère municipale déléguée au pôle petite enfance.
Selon l’élue, la commune doit faire avec « une baisse de la natalité ». « C’est une constatation sur notre ville mais aussi sur toutes les communes aux alentours hormis Versailles. Il y a une diminution très significative des demandes. »
Une « part non négligeable » d’enfants est gardée par leurs parents. « La conjoncture économique difficile incite les Montessonnais à prendre des congés parentaux ou à rester chez eux à cause du chômage. Beaucoup ont recours à la solidarité familiale. »
Postes supprimés
Selon l’élue, l’attractivité de la crèche familiale est en perte de vitesse depuis plusieurs années. La municipalité essuie davantage de refus des parents que pour les crèches collectives.
« Ils préfèrent l’accueil collectif quand ils s’adressent à la ville. Certains se tournent vers des assistantes maternelles indépendantes car ils sont souvent à la recherche d’horaires décalés. »
La ville a regardé la liste d’attente pour la rentrée et a constaté « une baisse de la demande par rapport à l’année dernière à la même époque ».
Les sollicitations pour des gardes à temps partiel, d’un à trois jours, ont, elles, doublé. Peu de demandes étaient compatibles avec les horaires de la crèche familiale.
« Au regard des places qui allaient se libérer en septembre, nous avons entrepris les démarches afin de fermer cette crèche, ce qui nous conduit à supprimer les emplois d’assistantes maternelles. »
Précipitation
La commune a proposé au personnel de rejoindre ses structures collectives. « Des postes s’y libèrent, ce qui n’est pas forcément le cas chaque année. Nous privilégierons leurs candidatures plutôt que de prendre des contractuelles… Celles qui ne veulent pas postuler recevront des indemnités de licenciement. »
L’élu d’opposition socialiste Sylvain Thialon a parlé d’une « décision prise dans la précipitation » prenant au dépourvu les assistantes maternelles et les parents.
« Au début de l’année on disait aux assistantes maternelles qu’elles n’auraient rien à craindre. Et début 2016, votre décision est tombée comme un cheveu sur la soupe. C’est une procédure excessivement rapide, voire expéditive. »
L’élu a par ailleurs souligné le fait que les procédures de licenciement ont été engagées avant la délibération du conseil municipal. « C’est totalement anormal ! »
Sylvain Thialon a demandé à ce qu’une réunion soit organisée avec la responsable du Relais assistance maternelle (Ram).
« Nous ne pouvons pas accepter cette délibération. Pourquoi ne pas fermer en 2018 et faire que les assistantes maternelles aient le temps d’entamer leur reconversion ?… »
Catherine Montagnes a répondu qu’elle va faire le nécessaire afin qu’une réunion soit organisée avec la responsable du Ram.
« Nous avons préféré proposer aux assistantes maternelles un reclassement au niveau de la fonction publique et les accompagner pour s’installer en libéral afin qu’elles aient un maintien de leurs conditions financières. Carrières-sur-seine et Le Vésinet ferment aussi une crèche de ce type. »
Pour le maire Jean-françois Bel, il « était préférable de prévenir le plus tôt possible » les assistantes maternelles afin qu’elles puissent se retourner et prendre une décision quant à leur avenir, dans le public ou le privé.