Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Le marcheur David Régy se lance un dernier défi
430 kilomètres. Voilà ce qui sépare David Régy de son rêve ultime, gagner Paris-alsace (anciennement Paris-colmar), la mythique épreuve de marche. À 47 ans, le Triellois sera au départ, ce mercredi 1er juin, pour la 14e fois. Malheureusement, il n’y a jamais connu le succès. Pire, il n’a franchi qu’une seule fois la ligne d’arrivée en 2006 avec, à la clé, une magnifique troisième place.
« On s’était donné rendezvous dans dix ans, annonce le marcheur avec le sourire. J’espère rééditer ma performance de 2006. Ca va être un combat, une vraie bagarre. En tant que compétiteur, je vise la meilleure place possible. Je suis prêt. »
David Régy en est convaincu, un marcheur longue distance se bonifie avec le temps. Conscient d’avoir commis des erreurs dans le passé, il a, cette fois-ci, mis tous les atouts de son côté. « Je m’élance avec un capital confiance important, j’ai appris ma partition par coeur, reprend l’yvelinois. Je n’ai rien laissé au hasard. Je suis allé voir un podologue, un sophrologue. La préparation physique est importante, mais la préparation mentale l’est encore plus. Paris-alsace, c’est 30 % de physique et 70 % de mental. Au bout de six ou sept heures de marche, on est déjà dans le dur. Si on n’est pas prêt dans la tête à surmonter ça, tous les prétextes sont alors bons pour abandonner. »
« Si je gagne, j’arrête »
Baigné dans le milieu du football quand il était jeune, David Régy a découvert la marche à l’âge de 17 ans. Trente ans plus tard, il ne possède pas moins de huit titres de champion de France des 24 heures à son palmarès. « J’ai été, en 2003, le premier marcheur à devenir la même année champion de France des 24 heures et du 200 km. Un exploit que j’ai réalisé de nouveau en 2009. » Amoureux de son sport, David Régy s’apprête pourtant à tourner la page, après 30 ans de carrière. « Je m’approche des 50 ans, j’ai envie de découvrir autre chose, de voyager. La marche demande tellement d’investissement. J’ai tous les inconvénients d’un sportif de haut niveau sans avoir les avantages. Je ne peux pas garantir à 100 % que Paris-alsace sera ma dernière épreuve internationale, mais il y a des chances… Et si jamais je gagne, c’est sûr que j’arrête. Ca sera le plus beau jour de ma vie. »
Dans sa quête de succès, David Régy devra venir à bout du coriace Russe, Dimitri Osipov, vainqueur de l’épreuve à cinq reprises. « Je n’ai peur de personne mais il reste l’archi-favori, admet le Triellois. Paris-alsace, c’est l’équivalent du Tour de France pour les cyclistes. Ce qui me plaît, c’est le dépassement de soi. Je ne suis pas encore allé au bout de mon rêve, c’est ce qui m’a poussé à retenter ma chance. » La 14e tentative sera-t-elle la bonne ? Réponse le samedi 4 juin du côté de Ribeauvillé (Haut-rhin).