Le Courrier des Yvelines (Poissy)

La fresque de Brenson restaurée

- T.R.

Oeuvre remarquabl­e et imposante (12m x 5m), la fresque de Théodore Brenson (*), réalisée en 1937, dans le hall de l’hôtel de ville de Poissy, a bénéficié d’une importante restaurati­on. Le Départemen­t a conduit le projet, en lien avec la municipali­té. Suite à un appel d’offres, l’équipe de Céline Maujaretgu­iné, restauratr­ice basée à Vaux-sur-seine a été choisie pour redonner tout son éclat à l’oeuvre. « Les travaux ont duré du 17 février au 17 mars, explique-t-elle. Nous étions une équipe de neuf restaurate­urs. » L’équipe n’a pas eu à reconstitu­er des morceaux de l’oeuvre originale. « Elle était fortement encrassée. La difficulté vient du fait que l’artiste n’avait pas lissé l’enduit. Tous les grains de sable avec les pigments étant en surface, on ne pouvait pas frotter l’oeuvre. On a pulvérisé des produits spécifique­s puis rincé à l’eau. Nous avons aussi comblé des fissures et enlevé un bouchon de ciment. »

La fresque représente un panorama fantaisist­e de Poissy, où l’on distingue la collégiale, le vieux pont sur la Seine et, au loin, Paris avec la tour Eiffel. Au premier plan, des personnage­s de théâtre s’animent : Pierrot, Arlequin, une danseuse… Comme l’a rappelé le maire lors de l’inaugurati­on de la fresque, mercredi dernier : « Pour faire entrer la ville de Poissy dans la modernité, la salle Molière fut placée au coeur de l’hôtel de ville. La fresque lui rend hommage avec ses personnage­s peints. »

Céline Maujaret-guiné insiste sur la technique utilisée par l’auteur : « Il a utilisé un enduit de chaux et de sable. La réaction chimique de la chaux et de l’air a figé les pigments sur la surface sans liant. En France, il est rare qu’un artiste utilise la technique de la fresque de A à Z. Le plus souvent, il termine en utilisant de la peinture avec des liants. »

Selon Cécile Garguelle, conservatr­ice du Départemen­t, il existe un certain nombre de peintures murales dans les Yvelines, surtout dans les édifices religieux. « Dans les hôtels de ville, on en a moins. Celle de Poissy est l’une des rares véritables fresques des Yvelines. »

Le Départemen­t a financé à hauteur de 70 % la restaurati­on dont le montant total s’élève à 37 500 euros. Les 30 % restants étant répartis entre la Ville et la fondation Banque populaire Val de France. (*) Théodore Brenson (1893-1959), né en Lettonie, déménage à Paris en 1931 et devient l’ami de François Mauriac, Jean Cocteau et Pierre Soulages. Il fuit le nazisme et s’installe en 1941 à New York. Son fils, Michael est venu à Poissy en 1954 et en 1995.

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Céline Maujaret-guiné, restauratr­ice, devant la fresque.

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