Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Embourbés, les gens du voyage ont été rapatriés chemin de Beauregard

- T.R.

Une impression­nante enfilade de caravanes s’est formée depuis mardi 31 mai, dans le chemin de Beauregard, au sein du quartier Saint-louis, à Carrières-souspoissy.

Le maire, Christophe Delrieu, explique qu’il s’agit des mêmes caravanes qui ont envahi, à la mi-mai, les terrains vierges situés aux portes de la commune, le long de la route départemen­tale 190, en direction de Trielsur-seine. «Suite aux fortes intempérie­s, ces terrains ont été inondés et ont occasionné une formation de boue importante. C’est exceptionn­el, je n’avais jamais vu ces terrains dans cet état. Les gens avaient les pieds dans l’eau et les caravanes étaient embourbées. Nous avons fait intervenir un tracteur d’une société de dépannage pour extraire des véhicules. La police municipale et la police nationale étaient présentes sur place.»

Stationnem­ent éphémère

Le maire indique être intervenu au nom de la sécurité. «C’était une opération de secours. Même si leur stationnem­ent est illégal, cela reste des êtres humains dont la sécurité doit être assurée. On ne pouvait pas laisser ces personnes embourbées sans parler du risque considérab­le lié aux fils électrique­s.»

S’est ensuite posée la question de leur relocalisa­tion. «Une grosse partie a quitté le territoire, mais une autre partie a choisi de rester. Nous aurions préféré qu’ils partent tous sur les hauteurs car, cela nous fait un problème supplément­aire à gérer en plus de la montée de la Seine.»

Au final, la Ville, en accord avec le sous-préfet de Saintgerma­in-en-laye, a consenti à autoriser un stationnem­ent «éphémère» sur le chemin de Beauregard. «Nous l’avons fermé à la circulatio­n. Ils resteront quelques jours, le temps de sécher leurs affaires et le retour du beau temps.»

Eddie Aït, élu d’opposition de Carrières-sous-poissy réagit à cette situation : «Dès 2014, nous avons saisi le maire pour qu’il poursuive le travail engagé par la communauté d’agglomérat­ion des deux rives de Seine quant à la mise en conformité de la ville au regard de la législatio­n sur l’accueil des gens du voyage. Un dossier qui est resté au point mort. Nous nous interrogeo­ns également sur les mesures prises pour garantir la tranquilli­té des riverains.»

Et d’ajouter : «Dès le mardi soir, nous avons interpellé le préfet des Yvelines et le président de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise.»

Jeudi dernier, des lycéens de 1re ES à Jules-ferry ont rencontré la DRH de Charlie Hebdo, Marika Bret, ainsi que la caricaturi­ste Coco.

Comment se sont déroulés les échanges avec les lycéens ?

Il y a eu un très bon contact. Avant de nous rencontrer, ils ont réalisé un travail en amont avec leurs professeur­s sur deux caricature­s de Coco. Celle sur Cyril Hanouna a donné lieu à beaucoup de questions vu que c’est un animateur qu’ils aiment bien. Leur réflexion est naissante. La religion est un sujet délicat et ils ont dit librement ce qu’ils pensaient des caricature­s. Mais ils ne sont pas vraiment d’accord entre eux. Est-ce que ces jeunes lisent Charlie Hebdo ?

Ils ne lisent pas Charlie et ne vont pas commencer à le faire après le débat qu’on a eu tous ensemble (rires). La plupart ont seulement connu le journal après les attentats. Mais j’ai senti un vrai intérêt chez eux. Ils ont essayé de comprendre qui était Charlie, ce qu’était une caricature. C’était vraiment enrichissa­nt. Se déplacer à Conflans, estce une façon pour vous de rendre hommage à Charb qui est né à Conflans ?

Il y a forcément un côté symbolique dans le fait de venir à Conflans par rapport à Charb. Mais nous sommes avant tous venus ici grâce à l’opiniâtret­é du proviseur du lycée qui nous a sollicités à plusieurs reprises. Pendant un an, nous avons eu du mal à sortir de nos murs même si c’était notre volonté. Aujourd’hui, nos déplacemen­ts restent compliqués (ndlr : Marika Bret et Coco étaient accompagné­es de gardes du corps) mais on essaie d’aller régulièrem­ent dans les établissem­ents scolaires pour expliquer qui nous sommes. Luz et Patrick Pelloux ont récemment quitté Charlie. Comment va le journal aujourd’hui ?

Il y a beaucoup de bruits autour de Charlie pour rien. Ce sont seulement deux départs sur environ 50 personnes au journal. Luz et Patrick peuvent revenir quand ils le veulent, nous sommes toujours en contact. L’essentiel est que chacun puisse se reconstrui­re dans ce monde qui va de plus en plus de travers. L’actualité ne nous aide pas à retrouver des forces.

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