Le Courrier des Yvelines (Poissy)
« Un couple de flics qu’on n’oubliera pas »
L’assassinat du couple de policiers Jessica Schneider et Jean-baptiste Salvaing le 13 juin dernier a particulièrement marqué les policiers de Mantes et des Mureaux. Témoignages.
Touchés par la perte de leurs deux collègues, les policiers des commissariats de Mantes et des Mureaux sont profondément endeuillés. Les témoignages et hommages des collègues de Jean-baptiste Salvaing et Jessica Schneider, respectivement commandant aux Mureaux et secrétaire administrative au commissariat de Mantes, que nous avons recueillis sont sans équivoque.
Tous décrivent un couple de policiers exemplaires, impliqués dans la vie associative locale et unanimement appréciés. Ils habitaient ensemble à Magnanville depuis deux ans et avaient eu ensemble un petit garçon aujourd’hui âgé de trois ans et demi. Lui était également père d’un fils né d’une précédente union.
« Très investie et conviviale »
Jessica Schneider, 36 ans, et Jean-baptiste Salvaing, 42 ans, se sont rencontrés au commissariat de Mantes. « Jessica a su que Jean-baptiste était son âme soeur dès le moment où ils se sont rencontrés. C’était un pilier dans sa vie professionnelle et personnelle. Elle débordait d’amour pour son conjoint et son enfant », rapporte une collègue.
Jessica a débuté à Mantes en 2009, quatre ans après son entrée dans la police. Myriam, une collègue à Mantes, se souvient : « Jessica était d’une extrême gentillesse, souriante, d’humeur égale. Elle aimait s’amuser ». Jessica était un élément fédérateur et important de la vie du commissariat. Un autre policier la décrit comme « amicale, vivace, qui a réussi à pérenniser plusieurs manifestations comme l’arbre de Noël et la soirée dansante ».
Passionnée par le Japon, le feng shui, la méditation, elle était aussi très impliquée dans l’association à la mémoire de Marie-christine Baillet. Récemment, elle avait participé à l’organisation du tournoi de football qui se tient chaque année dans la commune à la mémoire de cette femme policière du commissariat de Mantes-la-jolie tuée en service lors d’un rodéo dans le quartier du Val Fourré, en 1991.
« C’est par le biais de son action à l’école qu’elle a commencé à s’impliquer dans la vie locale. Elle était élue au conseil d’école à la maternelle où son enfant était scolarisé. Elle fait partie de la commission des menus. Elle était très investie et très conviviale », explique Sandrine Martins, première adjointe au maire de Magnanville.
Avant de s’installer dans la commune, le couple avait habité deux ans à la résidence de la Tour à Mantes-la-jolie où il a laissé un excellent souvenir. « Ils étaient très appréciés de tous. Je me souviens d’une fête des voisins organisée dans notre résidence à laquelle ils avaient participé. Jecissa était enceinte et respirait le bonheur », se rappelle un voisin du couple. Jessica Schneider bénéficiait d’excellentes notes dans son service.
Elles allaient lui permettre d’atteindre officiellement le grade supérieur, celui de secrétaire administrative, l’année prochaine.
« Pur policier de terrain »
Jean-baptiste Salvaing était un policier d’expérience. Officier de police depuis 2011, il est décrit comme « un pur policier de terrain ». Il a effectué toute sa carrière dans des commissariats locaux des Yvelines et a même été le chef de la brigade anticriminalité (BAC) de nuit du département de 2004 à 2007.
C’est au cours d’une de ses nombreuses missions d’investigation à Mantes, où il avait précédemment travaillé, qu’il a rencontré Jessica. Depuis 2014, il était adjoint au chef de la sûreté urbaine au commissariat des Mureaux. Eric, un ami proche et policier dans une BAC des Yvelines se souvient de sa « gentillesse, son humour, son professionnalisme et son amitié indéfectible ».
D’autres le décrivent comme un « sportif accompli, qui a, comme on dit, bouffé du terrain avec ses nouveaux collègues. » Lionel, lui aussi commandant de police, témoigne : « Rien n’échappait à la sagacité de Jean-baptiste qui est rapidement devenu un modèle pour tous mais aussi et bien malgré lui le porte-poisse qui attirait toutes les affaires compliquées. Pour tout dire on adorait détester travailler avec lui. Leader exemplaire, il a reçu en 2005 une méritée médaille du courage et dévouement et était victime de plusieurs blessures en service qui n’ont jamais remis en cause son enthousiasme fédérateur. »
Après avoir été décoré deux fois pour acte de courage et dévouement lors des émeutes de 2005, il avait été une nouvelle fois décoré en 2008 pour avoir interpellé en dehors de ses heures de service un homme qui agressait une jeune femme en pleine rue.
« Cet épisode rappelle que nous sommes toujours policiers, même lorsque nous rentrons chez nous. Notre métier, nous le faisons 24 heures sur 24 », indique un autre collègue. « Jessica et Jean-baptiste étaient un couple de « flics » qu’aucun d’entre nous n’oubliera et qui faisait la fierté de leurs proches, de leurs amis et de leurs collègues », ajoute Lionel.