La maison de Zola actuellement au cinéma

Martine Leblond Zola, arrière-petite fille de l’écrivain Émile Zola, évoque le tournage, dans la maison de Zola, à Médan, du film de Danièle Thompson, « Cézanne et moi » qui sort en salles ce mercredi.

Les amateurs de cinéma auront sans doute repéré la sortie, ce mercredi 21 septembre, du dernier film de Danièle Thompson, réalisatrice et scénariste à qui l’on doit notamment « Fauteuils d’orchestre ». « Cézanne et moi » raconte l’histoire d’amitié mouvementée entre deux grands artistes français : Paul Cézanne et Émile Zola. Qui dit Zola dit Médan et la maison où il a vécu. Maison en cours de restauration depuis cinq ans (la réouverture au public est prévue en 2018). Martine Leblond-zola, arrière-petite fille de l’auteur de « Germinal » a été contactée par la réalisatrice à l’automne 2014.

« On s’est rencontrées lors du pèlerinage littéraire, se souvient Martine Leblondzola. Elle m’a expliqué son projet de film sur cette histoire d’amitié entre Zola et Cézanne et je lui ai conseillé des références de lecture. Elle voulait également de ma part des détails que je pouvais lui transmettre, sur le mode de vie de Zola, ses habitudes. J’étais pour Danièle Thompson, une sorte de mémoire vivante qui lui permettrait de s’imprégner de l’être humain qu’était Zola, au-delà du plan littéraire ou universitaire. Elle cherchait des sentiments. »

Les deux femmes tombent d’accord pour tourner sur la propriété, malgré les travaux. « Elle est venue filmer en août de l’année dernière, au moment où il n’y avait plus d’entreprises qui travaillaient dans la maison et avant l’organisation du pèlerinage littéraire 2015. Toutes les boiseries et tous les vitraux avaient été déposés et replacés, ce qui était une chance pour le film. »

Bruit des avions

Martine Leblond-zola a donc accueilli une équipe, composée de 70 techniciens et d’une douzaine de comédiens, dont les principaux : Guillaume Canet qui interprète Zola et Guillaume Gallienne (Cézanne). « Ils sont restés trois semaines, pour trois jours de tournage. J’étais la seule personne extérieure à l’équipe à pouvoir assister au tournage. Malheureusement, ils n’ont pas pu tourner de scènes à l’intérieur de la maison à cause du bruit des avions. Ils ont donc reconstitué l’intérieur dans une propriété à Moulins, dans l’allier. »

En revanche, l’équipe a tourné dans le jardin et dans plusieurs scènes, on distingue parfaitement la façade de la maison de Médan. « Ils ont transformé le jardin comme au temps de Zola, c’était magnifique avec ces orangers. Dans la cour, ils ont apporté des rosiers auxquels ils avaient accroché des fleurs en tissu. Ils ont apporté pleins d’accessoires à tel point que la salle de billard ressemblait à une brocante avec toutes ces caisses remplies d’objets. » Une scène montre l’amante d’emile Zola, Jeanne Rozerot, elle étale le linge dans le jardin. « Ils ont rejoué cette scène une dizaine de fois, je me souviens qu’il faisait très chaud ce jour-là. »

Les spectateurs reconnaîtront également la rue Pasteur qui sert de décor à une scène d’arrivée en calèche. « Un matin, à 7 h, ils ont déversé une terre spéciale sur le bitume pour le dissimuler. »

Confiance

Martine Leblond-zola a vu le film en avant-première à Aixen-provence et a adoré. « C’est une oeuvre artistique avec des scènes romancées. Je n’avais pas lu le scénario avant et je faisais confiance en Danièle Thompson qui a un coeur immense et qui pour ce film voulait s’approcher de la vérité historique tout en accordant une grande importance à l’esthétique de l’image. »

Elle dit avoir été impressionnée par les décors et les costumes, fidèles à l’histoire, par le travail sur la lumière et par la musique. Surtout, l’intérêt du film, selon Martine Leblondzola, est qu’il montre l’homme qu’était Zola. « J’ai été très émue de voir que le film présentait Zola comme un être humain qui pouvait pleurer. Car dans la tête de beaucoup de gens, Zola est associé à un certain pessimisme, à la scatologie, c’est celui qui s’est attaqué à l’armée, etc. Or, Zola a dénoncé les maux de la société justement pour que les hommes en prennent conscience et qu’ils trouvent une solution pour la libération de l’homme. »