Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Infiltrati­ons : les locataires attaquent l’opievoy en justice

- Renaud Vilafranca

Des locataires d’une résidence sociale gérée par l’opievoy sont victimes de dégâts des eaux, depuis au moins la fin du mois d’août. Ils mettent en cause le bailleur et l’attaquent en justice.

« Ici, c’est Maisons-lafuite ! » Lamia Belbekri, habitante de la résidence HLM de la Porte Blanche, au 54, rue du Tir, essaye de prendre ses mésaventur­es avec philosophi­e. Depuis août dernier, son appartemen­t, situé au troisième étage du bâtiment 10, qui en compte quatre, est régulièrem­ent en proie à d’importants dégâts des eaux. Quand ce n’est pas « la piscine » chez elle, cette mère de deux enfants vit de toute manière dans l’humidité.

Un chantier sur le toit en serait la cause

Une partie de son logement est située sous combles. Les travaux de rénovation des toits, lancée à la fin de l’été par son bailleur social, l’opievoy, et toujours en cours, seraient à l’origine de tous ses soucis. « La toiture a été démantelée et remplacée provisoire­ment par une bâche qui n’est pas étanche. L’eau s’infiltre donc dans les appartemen­ts. Dans ma chambre, ça coule en goutte à goutte depuis le plafond, juste au-dessus du lit, déplore cette quadragéna­ire. Depuis le mois d’août, je dors dans mon salon, sur le canapé. » D’autres pièces de son T3 sont rongées par l’humidité : plafonds craquelés, tachetés, moisissure apparente…

« Dix litres par jour »

Elle s’est plainte au bailleur, qui, selon elle, ne veut rien entendre : « L’opievoy me dit de m’adresser à la société qui réalise les travaux. L’entreprene­ur me dit qu’il viendra mettre un coup de peinture… Mais dans l’état où c’est, il faut plus qu’un coup de peinture. »

Rabah Maoudj, qui habite un studio au-dessus de chez Lamia Belbekri, rencontre le même souci : « Quand il pleut, il peut y avoir dix litres d’eau qui s’écoulent en jet continu dans mon salon », expliquet-il, résigné. Selon lui, son appartemen­t était déjà frappé par des dégâts des eaux avant le début de ces travaux. « Ils ont colmaté une fuite d’un côté, mais maintenant, ça coule de l’autre, déplore ce père de famille. J’ai demandé un relogement au bailleur… J’attends toujours ! »

Dans la résidence, douze appartemen­ts sont concernés. Lamia Belbekri a pris la tête d’un collectif de locataires. Ces habitants sinistrés vont intenter une action en justice contre le bailleur. « Cette situation joue sur notre santé morale et physique, s’indigne-t-elle. Nous sommes logés dans des conditions déplorable­s et l’opievoy ne fait rien ! Il se comporte comme un marchand de sommeil. »

« Si le nécessaire n’est pas fait immédiatem­ent pour mettre fin à ces nuisances, nous solliciter­ons le tribunal pour obtenir une injonction de faire des travaux, explique leur avocate, Maître Cheyrouse. Puis nous attaqueron­s également afin que ces locataires soient indemnisés pour le trouble de jouissance et pour obtenir la réparation d’autres préjudices éventuels. »

Sollicité, l’opievoy n’a pas donné suite à notre demande d’interview.

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Lamia Belbekri a pris la tête d’un collectif de locataires sinistrés par ce dégât des eaux.

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