Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Comment la vapoteuse m’a aidé à décrocher

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En commençant la cigarette, il y a une douzaine d’années, je ne m’étais évidemment pas posé de questions sur le moment où j’arrêterais. À raison d’un paquet par jour, ma vie était rythmée par la clope : au réveil, au volant, après manger, avant de me coucher… Avec une telle consommati­on, la tâche était d’autant plus difficile. J’ai écrasé plusieurs fois la dernière en reprenant de plus belle le lendemain. Jusqu’à me lancer plus sérieuseme­nt dans cette démarche, en février dernier.

Rendez-vous chez mon médecin généralist­e à qui j’expose mon projet : bilan de ma consommati­on, encouragem­ents, conseils et prescripti­ons de patchs de sevrage. Avec ce dispositif, j’ai grandement réduit ma consommati­on, mais mon niveau de nervosité a largement augmenté. Je ne parviens pas à atteindre un objectif satisfaisa­nt : me sentir libéré de cette drogue. À l’occasion d’un autre rendez-vous, le docteur me conseille alors d’essayer la vapoteuse*, m’expliquant que, même si ce produit n’est pas bon pour la santé, il reste certaineme­nt beaucoup moins nocif que le tabac.

Je suis ses conseils, un peu sceptique tout de même. Je me procure une cigarette électroniq­ue à cartouches, le genre de modèles vendus dans les bureaux de tabac. Déception : la sensation de vapeur reste très éloignée du relatif bien-être que peut ressentir le fumeur lorsqu’il tire une bouffée. Puis ce modèle d’e-cigarette n’était pas fiable du tout : fuites de produit, goût de brûlé à l’aspiration… Donc je me venge sur la clope !

Après quelques recherches sur Internet, je décide d’investir une soixantain­e d’euros dans un produit acheté en magasin spécialisé. Sur les conseils du vendeur, je prends le temps de choisir mon e-liquide. J’opte pour les saveurs fruits rouges et tabac blond, dosées à 11 mg de nicotine**. Je suis descendu depuis à 6 mg, dans l’espoir d’arriver un jour à me déshabitue­r de la nicotine aussi.

La différence est nette avec le matériel acheté précédemme­nt : je tire sur ma vapoteuse sans forcer, le goût est agréable, pas de fuite. Et la sensation de la vapeur dans les poumons, différente de celle que me procurait la clope, n’est pas désagréabl­e.

Du jour au lendemain, j’arrête la cigarette. J’arrive à conduire, me réveiller, finir un repas et même faire la fête sans fumer ! Même s’il faut l’avouer, il m’arrive encore d’en allumer une, très rarement. Pas parce que j’en ressens le besoin irrépressi­ble je pourrais très bien m’en passer - mais plutôt par un savant mélange de curiosité et d’opportunis­me. À l’occasion, quand je suis en contact avec un fumeur et qu’il veut bien me dépanner, j’en fume une pour me remémorer mon passé, si mauvais pour la santé. Et le pire dans tout cela, c’est que je trouve maintenant que la clope a un goût affreux.

Cette lutte contre mon addiction au tabac a duré plus de six mois. Mais ça y est, je ne me considère plus fumeur. Le plus dur reste à faire : arrêter de vapoter… car je suis vraiment devenu accro !

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