Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Le PLU retoqué par le préfet, faute de logements suffisants
Le projet de PLU de Maisons-laffitte a fait l’objet d’un avis défavorable du préfet. La cause : des prévisions trop faibles en terme de constructions de logements. Le maire en appel au soutien des habitants.
La question de la construction de logements sociaux opposera décidément toujours le maire et l’état. Soumis à la validation du préfet, le plan local d’urbanisme (PLU) de la commune a fait l’objet d’un avis défavorable. Dans un courrier, le représentant de l’état dans le département épingle la Ville sur ses prévisions en matière de réalisation de logements sociaux, « en deçà des objectifs fixés par la législation en vigueur ».
15% au lieu de 25
La Ville envisageait d’atteindre les 15 % de HLM d’ici 2030, alors que la loi SRU impose un seuil de 25 % pour 2025. Ça coince aussi sur la question du logement au sens large du terme. Le Grand Paris impose la construction de 125 logements, tout type confondu, chaque année à Maisons-laffitte. Alors que le PLU table plutôt sur 80. « Votre projet ne semble pas suffisamment mobiliser les outils réglementaires favorisant la construction de logements reprises contre la loi SRU, ne s’arrêtera pas là. Il menace de saisir les instances dédiées, au niveau départemental et national, s’il n’obtient pas gain de cause.
Et l’édile va plus loin. Il en appelle aussi au soutien de ces habitants pour faire passer le projet de PLU. Celui-ci fait l’objet d’une enquête publique, jusqu’au 18 novembre. Dans un communiqué, il invite les Mansonniens à manifester dans le registre d’enquête publique leur hostilité « aux prétentions irréalistes de l’état ».
« L’état est à côté de la plaque »
« C’est une question éminemment politique, je la traite comme telle, explique l’élu. L’état est à côté de la plaque. Cette loi, purement idéologique, est contre productive. Pour atteindre les objectifs imposés, il faudrait détruire des quartiers entiers de Maisons-laffitte. » Jacques Myard assure aussi ne pas être réfractaire à la construction de HLM dans sa commune : « On a multiplié le nombre de logements sociaux par trois en 25 ans, avant la promulgation de la loi SRU. Je n’ai jamais refusé d’en construire, mais par petites opérations, bien intégrées. »
De son côté, l’opposition socialiste se réjouit de la décision du préfet. Le groupe PS au conseil municipal s’était abstenu sur le vote du PLU, en juin dernier. « Outre la question du logement, d’autres points ne nous satisfaisaient pas, précise Maïka Bamps, leur chef de file. Nous n’avions pas obtenu grand-chose de la part de la majorité. Donc, nous avions décidé de laisser les Mansonniens s’exprimer. Le préfet est dans son rôle : s’assurer que le PLU est en adéquation avec la loi. En l’occurrence celui de Maisons-laffitte ne l’est pas. »