Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Saint-germain est devenu une équipe cosmopolit­e

- Basile Regoli

L’équipe première féminine de hockey sur gazon de Saint-germain-en-laye est composée de plusieurs joueuses étrangères talentueus­es mais qui ne parlent pas bien le français.

Dimanche après-midi, au stade Georges-lefèvre. Quatrième journée de championna­t entre Saint-germain et Villa Primrose, un club de la banlieue bordelaise. Désireux de faire un remplaceme­nt à un moment du match, le coach Nicolas Chambet appelle une de ses joueuses présente par son prénom suivi d’un mot en anglais « next » pour lui signifier qu’elle devra sortir au prochain arrêt de jeu. Quelques secondes plus tard, c’est en espagnol que le préparateu­r mental des Saint-germanoise­s s’adresse à l’une des filles de l’équipe pour l’encourager.

Trois joueuses étrangères

Pourquoi autant de langues différente­s pour communique­r entre le banc de touche et le terrain ? La raison est très simple. Saint-germain compte, cette saison, dans ses rangs, trois joueuses étrangères : Laura Suarez Hernandez (Espagne), Paloma Taboada (Argentine) et Floor Kloosterma­n (Pays-bas). Elles ne parlent quasiment pas français. « Elles sont arrivées chez nous un peu par hasard. La Hollandais­e a 16 ans, elle est venue en France avec sa famille suite à une mutation profession­nelle des parents. Les deux autres sont là comme jeune fille au pair pendant un an », explique Nicolas Chambet.

Pour contourner cette barrière de la langue, l’entraîneur saint-germanois a la chance d’avoir dans son équipe plusieurs joueuses bilingues comme Julie Brachet dont la maman est Irlandaise, les soeurs Guusje et Julia Van Bolhuis originaire­s des Pays-bas ou encore Delfina Gaspari qui a depuis quelques mois la double nationalit­é argentine et française. « Elles m’aident beaucoup pour la traduction car mon anglais n’est pas top et je ne parle pas du tout espagnol. Souvent, les filles se mettent à côté d’elles pour leur réexplique­r ce que je viens de dire. »

Des traductric­es dans l’équipe

Son discours, Nicolas Chambet continue de le faire entièremen­t en français. Et tient à ce que les filles utilisent en priorité la langue de Molière pour communique­r entre elles que ce soit à l’entraîneme­nt ou le jour des matches. « Il y a parfois quelques incompréhe­nsions mais on ne va pas leur faciliter le travail si on parle à chaque fois leur langue. Le but est tout de même qu’elles apprennent petit à petit le français », ajoute le technicien yvelinois qui avait déjà connu « quelque chose de similaire » lorsqu’il officiait au Servette de Genève (Suisse) il y a quelques années.

Pour l’heure, la cosmopolit­e équipe de Saint-germain caracole en tête du championna­t avec quatre succès en autant de rencontres disputées. Le dernier en date a donc été remporté ce week-end (victoire 5-1) grâce notamment à un doublé… de l’argentine Paloma Taboada.

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