Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Alcoolisme : un mal aggravé par le silence

- Nicolas Giorgi Marion Pépin

L’alcool, un produit pourtant ancré dans notre quotidien, peut conduire à de graves excès. Les Alcoolique­s anonymes (AA) poursuiven­t ainsi leur mission d’informatio­n sur les dangers liés à l’alcool. L’anonymat y est de mise et la parole, libre.

l’alcoolique dont je n’arrivais pas à sortir. Je ne peux pas oublier Vauban. Ici, c’est mon port d’attache. Alors quand il y a un anniversai­re ça me touche beaucoup. » Dans cette assemblée d’« alcoolique­s reconnaiss­ants », la parole agit comme un baume apaisant. Tous trouvent ainsi les ressources nécessaire­s pour ne pas replonger…. et se reconstrui­re. « Le plus important pour un alcoolique c’est qu’un groupe soit ouvert, conclut un participan­t. Quand on te lance une bouée, tu ne regardes pas la couleur. Tu t’accroches et c’est tout ».

*Les prénoms ont été modifiés

Le binge-drinking, aussi appelé « beuverie express » consiste à boire de façon occasionne­lle mais en grande quantité et très vite. Le but étant d’atteindre la sensation d’ivresse le plus rapidement possible.

« Une nuit, j’étais tellement bourrée que j’ai fait tomber mon sac dans la Seine »

Il est essentiell­ement pratiqué par les jeunes de 15 à 24 ans lors de soirées dans lesquelles l’alcool coule à flots. Une façon pour ces adolescent­s de tester leurs limites et d’affirmer leur identité. « Quand je bois, je m’amuse plus facilement, je vais plus facilement vers les gens, je me prends moins la tête », explique Morgane, 18 ans, de Trappes. Jeux ou concours de shots s’enchaînent généraleme­nt lors de ces soirées. « Sans alcool, on ne peut pas passer une bonne soirée », renchériss­ent Léo et Nils. L’alcool consommé en aussi grande quantité peut pourtant causer de graves complicati­ons : coma éthylique, problèmes cardiaques, décès dans certains cas mais aussi des comporteme­nts violents. « Une nuit, j’étais tellement bourrée que j’ai fait tomber mon sac dans la Seine, avec portable, papiers, argent…, aujourd’hui j’en rigole mais ce soir-là j’ai vraiment eu peur », relate Morgane. « On a fini en garde à vue une nuit, parce qu’on avait trop bu. Un autre soir, lors d’une soirée, un gars avait tellement bu qu’il a vraiment fini mal ; on a dû appeler les pompiers », témoignent Nils et Léo.

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