Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Alcoolisme : un mal aggravé par le silence
L’alcool, un produit pourtant ancré dans notre quotidien, peut conduire à de graves excès. Les Alcooliques anonymes (AA) poursuivent ainsi leur mission d’information sur les dangers liés à l’alcool. L’anonymat y est de mise et la parole, libre.
l’alcoolique dont je n’arrivais pas à sortir. Je ne peux pas oublier Vauban. Ici, c’est mon port d’attache. Alors quand il y a un anniversaire ça me touche beaucoup. » Dans cette assemblée d’« alcooliques reconnaissants », la parole agit comme un baume apaisant. Tous trouvent ainsi les ressources nécessaires pour ne pas replonger…. et se reconstruire. « Le plus important pour un alcoolique c’est qu’un groupe soit ouvert, conclut un participant. Quand on te lance une bouée, tu ne regardes pas la couleur. Tu t’accroches et c’est tout ».
*Les prénoms ont été modifiés
Le binge-drinking, aussi appelé « beuverie express » consiste à boire de façon occasionnelle mais en grande quantité et très vite. Le but étant d’atteindre la sensation d’ivresse le plus rapidement possible.
« Une nuit, j’étais tellement bourrée que j’ai fait tomber mon sac dans la Seine »
Il est essentiellement pratiqué par les jeunes de 15 à 24 ans lors de soirées dans lesquelles l’alcool coule à flots. Une façon pour ces adolescents de tester leurs limites et d’affirmer leur identité. « Quand je bois, je m’amuse plus facilement, je vais plus facilement vers les gens, je me prends moins la tête », explique Morgane, 18 ans, de Trappes. Jeux ou concours de shots s’enchaînent généralement lors de ces soirées. « Sans alcool, on ne peut pas passer une bonne soirée », renchérissent Léo et Nils. L’alcool consommé en aussi grande quantité peut pourtant causer de graves complications : coma éthylique, problèmes cardiaques, décès dans certains cas mais aussi des comportements violents. « Une nuit, j’étais tellement bourrée que j’ai fait tomber mon sac dans la Seine, avec portable, papiers, argent…, aujourd’hui j’en rigole mais ce soir-là j’ai vraiment eu peur », relate Morgane. « On a fini en garde à vue une nuit, parce qu’on avait trop bu. Un autre soir, lors d’une soirée, un gars avait tellement bu qu’il a vraiment fini mal ; on a dû appeler les pompiers », témoignent Nils et Léo.