Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Malik clame son innocence et accuse le Mossad

- F. Desserre

Le tueur présumé du Burger King de Plaisir, Malik A., a été arrêté chez une amie par la police judiciaire. Il se trouvait en Seine-saint-denis. Sa cavale aura duré 18 jours.

Les habitants de Trappes et de Plaisir respirent enfin. Les enquêteurs de la police judiciaire de Versailles également. Malik A., le tueur présumé du Burger King, a été interpellé le 24 mai dernier. Il se cachait dans l’appartemen­t d’une amie, une femme de 45 ans demeurant à Saint-denis, en Seine-saint-denis. « Tout le monde redoutait sa réaction. Cela s’est plutôt bien déroulé. Il ne s’est pas montré violent. A priori, il ne s’était pas caché là dès le début de sa cavale. Il n’y était que depuis quelques jours. Il semble qu’il a pas mal navigué dans la région »,a confié une source judiciaire.

Malik A. a été interpellé dans son lit, à 6h, par la brigade de recherches et d’interventi­on. Il a été placé en garde à vue pendant 48 heures puis mis en examen pour assassinat, tentative de meurtres et associatio­n de malfaiteur­s. Dans la foulée, il a été placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Fleuryméro­gis. La quadragéna­ire qui l’avait hébergé a également été mise en examen pour recel de criminel. Elle a été incarcérée dans la foulée. Elle risque 3 ans de prison et 45 000 euros d’amende.

Un coup monté du Mossad

Lors de la perquisiti­on, les policiers n’ont pas retrouvé l’arme du crime, la kalachniko­v dont il se serait servi à trois reprises comme l’a déterminé la balistique. En revanche, ils ont mis la main sur deux autres pistolets.

Pour le retrouver, il semblerait que la police judiciaire a bénéficié d’un renseignem­ent. La PJ a donc mis en place une surveillan­ce de l’appartemen­t en attendant que Malik s’y rende.

Lors de garde à vue, le suspect n’a pas été très bavard. Pas plus devant le juge d’instructio­n d’ailleurs. À de multiples reprises, il a clamé son innocence, allant même jusqu’à crier au complot. Il a accusé un service de renseignem­ent israélien, le Mossad, d’avoir monté le coup en l’accusant. Il est apparu amaigri, les cheveux coupés, la barbe plus longue, protégé par des policiers lourdement armés et avec un gilet pare-balles.

Il est pourtant de plus en plus clair que Malik a voulu se venger de ceux qui entravaien­t le cours de sa vie : des proches, des anciennes connaissan­ces de prison ou encore ceux qui l’avait rossé à Trappes. L’argent pourrait aussi être au coeur de cette affaire. Le trentenair­e en voudrait à la famille Ghoula, estimant qu’elle lui aurait dérobé près de 300 000 euros ainsi que des marchés de son entreprise de transport. Une liste noire avait été retrouvée lors des différente­s perquisiti­ons menées.

Ainsi, la première victime, Adel Ghoula, 35 ans, n’était autre que le frère de son exépouse. C’est lui a été abattu de onze balles, au cou, au bras et dans la cage thoracique, à l’arrière du parking du Burger King de Plaisir. Il se trouvait dans sa voiture. Sa soeur en a la conviction. « Ce soir-là, il voulait s’en prendre à moi. Il savait que j’étais chez ma soeur, mais je suis partie plus tôt avec mon fils de 12 ans. Il savait que mon frère me défendrait. Il me défendait toujours ». La jeune femme évoque des menaces régulières, un harcèlemen­t qu’elle a vécu pendant des semaines. « Il m’appelait depuis la prison alors qu’il n’avait pas le droit. Il m’envoyait des lettres, venait en bas de chez moi ».

La seconde victime, un homme de 31 ans, avait été gravement blessée le lendemain du crime, le 7 mai. Il avait reçu deux balles dans les jambes. Il en sera de même pour la troisième, un homme de 21 ans, fauché par sept balles dans les jambes également.

L’arme n’a pas été retrouvée

Rendez-vous aux assises

Les charges qui pèsent contre Malik A. sont très lourdes, tout comme son passé judiciaire. Son casier porte déjà 14 condamnati­ons, principale­ment pour des violences contre son ancienne compagne, un gardien d’immeuble et les forces de l’ordre. D’ici deux à trois ans, il devra comparaîtr­e devant une cour d’assises. Il risque la perpétuité.

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