Le Courrier des Yvelines (Poissy)

L’étrangleur et voleur du RER C condamné à 4 ans d’incarcérat­ion

- David Goudey

Dans le regard d’adhams (22 ans), il y a quelque chose de Guy Georges, « le tueur de l’est parisien », condamné le 5 avril 2001 à l’emprisonne­ment à perpétuité pour sept meurtres commis dans les années 1990.

Le Guyanais, lui, n’a encore assassiné personne. Mais il a semé la terreur sur la ligne du RER C entre le 14 et le 22 mai. Dans le train, ciblant un compartime­nt désert, il s’est attaqué à trois femmes. Deux fois à proximité de la gare de Porchefont­aine, une autre dans l’essonne, non loin d’arpajon. Pour neutralise­r ses victimes, il leur serrait le cou. Pour les réduire au silence, il maintenait sa main sur leur bouche. Pour les terroriser encore davantage, il les menaçait de mort.

Grâce à ce mode opératoire, il s’est successive­ment emparé d’un sac à main, d’argent liquide et d’un téléphone portable. Connu des services de police et identifié par ses victimes sur des planches photograph­iques, il a été interpellé dans une gare quelques heures seulement après son dernier vol avec violence.

Présenté le 24 mai devant le tribunal correction­nel de Versailles, Adhams a glacé l’assistance. Aucun remords dans ses propos. Il a invoqué « la nécessité et l’instinct de survie » pour justifier ses actes. Il n’a pas non plus eu un mot, un début d’excuse, pour l’une de ses victimes, venue courageuse­ment à la barre faire face à son agresseur.

Son récit a été terrifiant. « J’étais dans la dernière rame. Tout d’un coup, il a surgi. Il m’a attrapée fort par le cou, puis il a mis sa main sur ma bouche. Et il m’a dit : Victime d’une entorse cervicale, la jeune femme passera la nuit à l’hôpital en observatio­n par précaution. « J’en tremble encore ! a-t-elle lâché ensuite dans un sanglot. Je n’ai pas pu me nourrir correcteme­nt pendant plusieurs jours. Aujourd’hui, j’ai peur, je ne peux plus prendre seule les transports. Je demande que justice soit faite. »

Condamné à quatre reprises depuis son arrivée en France en 2013, dont la dernière fois, en 2015, à deux ans ferme pour extorsion avec violences, Adhams a été décrit par la procureure comme « un chasseur guettant sa proie ». « Le lieu est défini, il utilise des techniques de combat. Il a aussi le sang-froid. Il y a de la cruauté chez lui. »

Les juges ont décidé d’aller au-delà des réquisitio­ns du ministère public, qui réclamait trois ans d’emprisonne­ment. Adhams a été condamné à 4 ans. Il n’a pas sourcillé à l’annonce de la sentence.

Le terrifiant récit d’une victime

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