Le Courrier des Yvelines (Poissy)

L’émouvante lettre de François Boulet aux proches du maire

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François Boulet, le président d’honneur des Amis du Vieux Saintgerma­in, président de la Fédération des Sociétés historique­s et archéologi­ques des Yvelines a écrit mercredi soir une lettre destinée à l’épouse d’emmanuel Lamy et à ses proches.

« Très chères Madame le Maire et toute votre famille,

Nous apprenons le décès de « notre » maire ce jour et ce soir. La nouvelle est trop sèche, très dure ou trop dure ; elle brûle nos existences en cette tombée de la nuit. Nous sommes immobiles et nous pensons à notre vie de concitoyen saint-germanois sous son regard, à la fois bienveilla­nt et exigeant. Nous regardons par la fenêtre et nous ne pouvons pas imaginer son grand départ d’ici, de sa ville chérie. Nous pensions ce matin et à l’instant qu’il allait mieux, qu’il allait vaincre. Il part pour un autre monde, peut-être meilleur, comme disait Claude Petit.

Le bouleverse­ment est là pour nous qui l’avons côtoyé pendant dix-huit ans à travers son grand souci, sa très grande délicatess­e, ses scrupules même pour être dans le sens de l’histoire et de l’avenir de sa ville, Saint-germain-en-laye qu’il aime tant, son obsession de tous instants, pour nous et la jeunesse, pour le futur. Il a transformé comme jamais la ville de Saint-germainen-laye ; nous en sommes tous témoins. Le XXIE siècle saint-germanois lui appartient et il mérite l’éternité.

Madame, avec vos enfants, bravo pour votre vie, avec lui et à travers lui ; vos enfants peuvent être fiers d’un tel papa. Vous pouvez être fière, Madame. Comme dit le poète Charles Péguy, Monsieur le maire est passé dans la pièce à côté ; il vous manque mais il vous regarde de la Terrasse ou de la Forêt, de la Rotonde du quartier du Bel-air à la place du Marché-neuf. Il est là, j’en suis sûr ; il n’a pas quitté Saint-germain-en-laye ; il rejoint son propre père, parti depuis peu. Il nous a montré le bon chemin saint-germanois ; mieux, il le prépare.

Quant à nous, nous sommes tristes et nous nous inclinons très respectueu­sement devant ce très « Grand » maire. J’ajoute qu’avec les Amis du Vieux Saintgerma­in et la Fédération des Sociétés historique­s des Yvelines, nous avons eu l’honneur de travailler de plus en plus avec lui, et de plus en plus sympathise­r avec lui, comme si nous comprenion­s de mieux en mieux son esprit, fin et intelligen­t, droit et honnête, plein de tact pudique et d’idéal pour notre cité. Dans son dernier message, il m’écrit « cher ami » le 9 mai dernier et cela nous touche beaucoup de sa part, suite à l’envoi de sa toute dernière préface pour l’ouvrage « Otto de Habsbourg ». En somme, je l’ai de plus en plus apprécié et il est devenu un ami.

Un ami est parti et un ami a toujours raison. Nous sommes donc tristes. Mais nous pensons, comme lui, à l’avenir, à la jeunesse, à Saint-germain-en-laye d’aujourd’hui et de demain : voilà son humble et forte leçon. Elle nous rend quelque peu moins triste.

Sachez que ce départ est un adieu. Il est là-haut, il n’est pas loin, il est tout proche, dans ce ciel bleu, azur même, au-dessus de Saint-germain-en-laye. Il nous voit maintenant autrement. Nous croyons en Dieu ou aux forces de l’esprit et nous lui disons donc plusieurs fois adieu.

Nous vous embrassons ainsi que vos enfants. François Boulet et notre famille »

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