Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Le chorégraph­e Redha à la rencontre des collégiens

- S.R.

Figure de la danse contempora­ine, le chorégraph­e Redha est venu rencontrer des élèves du collège Louis Paulhan qui l’ont interrogé sur son parcours artistique et sa vision de la réussite.

« Quels sont vos plus beaux souvenirs ? » « Vous gagnez beaucoup d’argent ? ». « Aimeriez-vous faire de la télévision ? ». Quatre-vingts collégiens avaient rendez-vous avec une figure de la danse contempora­ine, le chorégraph­e Redha, qui a fait danser de grands artistes (Robert Palmer, Elton John, Vanessa Paradis, Zazie) et côtoyé des personnali­tés de renom (Patrick Dupond), voire énigmatiqu­e (Roman Polanski). « C’est important que les artistes aillent à la rencontre des jeunes. Ils se posent des questions sur le monde dans lequel nous évoluons et ils aiment savoir ce qui se passe derrière le rideau… » Le danseur était heureux d’être à Sartrouvil­le. « J’ai plein d’amis dans cette ville mais aussi à Maisons-laffitte et à Houilles. Et dans les Yvelines, Saintquent­in-en-yvelines est un bastion du hip-hop ! » Redha est venu « donner des clefs » aux collégiens. « Je suis aussi là afin de clarifier certaines choses car les jeunes ont souvent beaucoup d’illusions. La danse est un métier qui s’apprend. Le public ne voit que la surface émergée de l’iceberg. Si l’on veut devenir médecin, le fait de vouloir soigner les autres ne suffit pas. Il faut suivre tout un parcours avant d’y arriver… »

Des rencontres déterminan­tes

Né en France, Redha Benteifour a grandi en Algérie avant de se former à la danse aux Etatsunis. À Paris, il a créé sa propre compagnie, les Ballets Redha, puis il a travaillé pour la télévision et a chorégraph­ié la cérémonie d’ouverture de la Coupe du monde de 1998. Premier prix de chorégraph­ie au Festival internatio­nal de Tokyo en 1992, il a été employé par Alvin Ailley, le San Francisco Ballet et le HET National. Il a signé la mise en scène et la chorégraph­ie des comédies musicales Roméo et Juliette, les Demoiselle­s de Rochefort puis Belles belles belles. En 2011, il est devenu l’un des trois jurés de l’émission télévisée La Meilleure danse. « Ce qui m’a fait avancer dans ma vie, ce sont des rencontres, notamment avec des chorégraph­es. Aujourd’hui, les jeunes doivent profiter de la technologi­e mais à bon escient, pour faire des recherches et échanger sur le plan culturel. Quand on a quinze ans, on doit se questionne­r et avoir des rêves. »

Une carrière de sportif de haut niveau

Redha compare la carrière d’un danseur à celle d’un sportif de haut niveau. « Ce sont des carrières dont les durées de vie sont réduites. Un danseur doit être motivé et avoir une grande capacité de travail. » Le chorégraph­e estime qu’en France « on a oublié que l’art est fait pour éveiller les conscience­s des enfants ».

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