Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Jean-marie fêté pour ses 400 000 km à vélo

- Jehan-jacques Peyre

« Jean-marie Bonnot est un vrai sportif, un pur amateur au sens propre du terme, a déclaré Jean-loup Leplat, ancien président du CDOS 78 qui lui a remis la médaille du CDOS 78 et le diplôme de félicitati­ons du comité régional olympique et Sportif d’ile-de-france. Il ne dispose pas de records mondiaux, européens ou nationaux. Mais il a eu la satisfacti­on de remplir les objectifs sportifs qu’il s’était fixés, de se constituer tout au long de sa vie sportive son palmarès à lui, celui de la volonté. Les distinctio­ns qui lui ont été remises ce jour apparaisse­nt donc des plus justifiées et hautement symbolique­s, par ces temps où l’égoïsme et le repli sur soi tendent à croître ».

Le vélo comme moyen de transport

Lorsqu’il a pris sa retraite en 1991, Jean-marie Bonnot estimait qu’il avait déjà parcouru environ 100 000 km, mais ce n’est qu’à partir de ce moment qu’il a installé un compteur sur son vélo pour pouvoir comptabili­ser 300 000 km supplément­aires effectués pendant sa retraite. « Dès l’âge de 10 ans, j’ai utilisé le vélo comme moyen de transport pour mes déplacemen­ts quotidiens, car mes parents n’avaient pas de voiture », se souvient Jean-marie. C’est sur un vélo de la marque au Lion que ce Franc-comtois a parcouru une distance de l’ordre de celle qui sépare la Terre de la Lune, ce qui lui fait dire que « maintenant qu’il est sur la Lune, il se demande s’il a vraiment envie de revenir sur Terre, de rester sur la Lune, ou plutôt de partir sur Mars ».

Une performanc­e sportive hors norme

Jean-marie peut se vanter de quelques exploits sportifs hors du commun sur son fidèle deux-roues. « À 69 ans, j’ai grimpé le Ballon d’alsace sans mettre pied à terre. Dans les années 90, j’avais rallié depuis Montesson Bruxelles, Montbéliar­d, Deauville et enfin, en deux jours à 67 ans, Baesweiler, ville allemande jumelée avec Montesson. Je me souviens qu’à l’approche de Baesweiler, j’ai échangé pendant vingt minutes en allemand avec un jeune pour demander ma route, avant de me rendre compte qu’il était français ! ». Jean-marie parle en effet allemand, langue qu’il a perfection­née pendant son service militaire en garnison à Berlin, après avoir passé ses années lycée en territoire occupé par les troupes allemandes.

Le Montessonn­ais Jeanmarie Bonnot a reçu du Comité départemen­tal olympique et sportif des Yvelines (CDOS 78) une médaille pour récompense­r ses 400 000 kilomètres parcourus à vélo, et l’ensemble de son oeuvre au cours d’une vie entièremen­t tournée vers les autres.

S’enrichir en donnant

Il n’a pas attendu d’être à la retraite pour se tourner vers les autres. « Je n’ai que très peu de mérite, ce côté altruiste est dans mes gènes, assure-til, et je serais mal à l’aise si je ne m’intéressai­s pas à mes frères humains. Ma formule préférée : s’enrichir en donnant ». Ainsi, Jean-marie a passé pendant de nombreuses années beaucoup de temps à aller rendre visite aux personnes âgées dans les maisons de retraite avec la Conférence de Saint-vincent-de-paul, ou l’associatio­n « Donner et recevoir ». Aujourd’hui encore, il partage ses repas deux fois par semaine avec des SDF de la boucle de la Seine dans les locaux de Saintepaul­ine au Vésinet, et fête ses anniversai­res en leur compagnie.

Shérif des Berges

Conseiller municipal de 1995 à 2001, il a aussi donné beaucoup de son temps aux résidents des Berges de Montesson, sa résidence dont il a été le président de L’AFUL pendant dix-huit ans. Il lui reste aujourd’hui son surnom de « Shérif des Berges », donné par une résidente. « Ce surnom a une saveur toute particuliè­re, s’amuse Jean-marie Bonnot, si on le rapproche du nom de mon homonyme Jules Bonnot, né comme moi dans le Doubs, bien connu comme meneur de « la bande à Bonnot ». Mais je reste persuadé que ce n’est qu’une coïncidenc­e ». Il est resté le Shérif des Berges pour tous, même si on ne le voit plus sur son vélo dans les rues de la résidence.

La solidarité, fil conducteur de sa vie

Il a raccroché sa monture après quelques accidents de santé, dont un infarctus, le dimanche 18 juillet 2010 se souvient-il avec précision. Il s’en est sorti et vit aujourd’hui très bien avec cinq stents, mais la sortie à vélo lui est désormais fortement déconseill­ée par sa famille.

Notre octogénair­e estime avoir eu une belle vie jusqu’ici. « La solidarité a été le fil conducteur de ma vie, et je continuera­i d’agir auprès de mes frères humains autant que ma santé me permettra de le faire. Maintenant que j’ai atteint la Lune avec mon vélo, je vais me dépêcher de revenir sur Terre, car j’ai horreur de la solitude ! ».

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