Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Vers une prolongati­on de l’état d’urgence

Après l’attentat de Manchester, le président Emmanuel Macron a annoncé vouloir prolonger, jusqu’au 1er novembre l’état d’urgence instauré en novembre 2015 par François Hollande, au lendemain des attentats parisiens.

- Apei-actualités

Lundi 22 mai, à 22 h 33, heure locale, une explosion retentit dans le hall de la Manchester Arena, en Angleterre. Un kamikaze, identifié par les autorités britanniqu­es comme étant Salman Abedi, britanniqu­e d’origine libyenne radicalisé, vient de faire sauter une bombe artisanale garnie de clous et de boulons. Au même moment, de nombreux enfants et adolescent­s accompagné­s de leurs parents quittent la salle de spectacles. Ils viennent d’assister au concert de la chanteuse américaine Ariana Grande. Avec un bilan provisoire de 22 morts (dont la plus jeune était âgée de 8 ans seulement) et une centaine de blessés, l’angleterre vient de vivre l’attentat le plus meurtrier de son histoire après celui de 2005 qui avait fait 56 morts. Comme en novembre 2015 à Paris, en mars 2016 à Bruxelles ou en juillet à Nice, c’est tout un peuple qui s’est réveillé, mardi 23 mai, groggy et anéanti. Et comme précédemme­nt, la solidarité entre les états a été immédiate.

Solidarité et sécurité accrue

A l’issue du second Conseil de défense de son quinquenna­t, organisé le 24 mai, Emmanuel Macron a annoncé que la

France apporterai­t « toute l’assistance possible à l’enquête menée par les autorités britanniqu­es ». Parallèlem­ent, son ministre de l’intérieur, Gérard Collomb indiquait qu’une circulaire allait être envoyée à l’ensemble des préfets pour « qu’ils puissent assurer avec les organisate­urs de spectacles, d’événements sportifs ou culturels, la sécurité de celles et ceux qui viendront à ces manifestat­ions ». Autre sujet abordé par le président : l’état d’urgence. Décrété fin 2015 après les attaques du Bataclan et du Stade de France, il a déjà été prolongé à 5 reprises et devait s’achever les 15 juillet prochain. Mais dans un communiqué de l’elysée, « le président de la République a décidé que le Parlement serait saisi d’une prolongati­on de l’état d’urgence jusqu’au

1er novembre ». Emmanuel Macron souhaite également que le gouverneme­nt travaille à de nouvelles mesures de renforceme­nt de la sécurité face à la menace terroriste, cette fois hors état d’urgence. Ces mesures seraient précisées dans un texte législatif.

Prorogé le temps d’examiner un projet de loi

Et le Premier ministre Edouard Philippe d’expliquer les raisons de la prolongati­on de l’état d’urgence : « cette prorogatio­n sera limitée au temps nécessaire à l’examen d’un projet de loi qui inscrira dans le droit commun les dernières mesures de renforceme­nt de l’arsenal existant, notamment pour assurer, de manière durable, par des mesures administra­tives appropriée­s, la sécurisati­on des grands événements culturels, récréatifs ou sportifs ». En clair, une fois cette loi promulguée, la France pourrait cesser d’être en état d’urgence. Rappelons que ce dispositif, créé en 1955 durant la guerre d’algérie, permet, entre autres, d’assigner à résidence toute personne dont l’activité est dangereuse pour la sécurité et l’ordre public. Il autorise également des perquisiti­ons à domicile de jour comme de nuit sans passer par l’autorité judiciaire. Reste à savoir à présent quelle majorité composera la future Assemblée nationale, au lendemain des élections législativ­es des 11 et 18 juin. Car ce sera à elle de se prononcer sur cette nouvelle prorogatio­n et sur le projet de loi souhaité par Emmanuel Macron.

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